Goodies MAGA : les casquettes "Trump 2028" déjà en vente

Après que Donald Trump a accueilli le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens à la Maison Blanche cette semaine, pour faire avancer les pourparlers de paix visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, un détail a attiré l'attention d'Internet.

Des photos ont révélé que le président américain avait installé sa propre boutique de goodies MAGA dans l'aile ouest de la Maison Blanche.

Le concept n'est pas nouveau, puisque la Maison Blanche dispose d'une boutique de souvenirs officielle pour les visiteurs depuis 1950. Toutefois, le "corner" MAGA est une nouveauté.

Auparavant, Trump avait montré sa collection de couvre-chefs au président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, qui s'était rendu aux États-Unis au début du mois pour signer un accord avec le leader arménien après des décennies de conflit.

Les utilisateurs des réseaux sociaux à l'œil de lynx ont remarqué des boutons de manchette, des écharpes, des bouteilles d'eau et d'autres casquettes rouges, dont une sur laquelle on pouvait lire "Trump Was Right About Everything" ("Trump avait raison sur tout") et "Trump 2028".

Le local commercial est devenu viral lorsqu'une collaboratrice de Trump, Margo Martin, a partagé une photo du président montrant fièrement le rayon à ses homologues du monde entier cette semaine, montrant même un chapeau "4 More Years" ("4 ans de plus") à Volodymyr Zelensky et à Emmanuel Macron.

Les images n'indiquent pas clairement les réactions de Zelensky et de Macron face à la boutique MAGA et ses produits dérivés, mais Internet s'est rapidement emparé du sujet.

Les commentateurs en ligne ont qualifié la démarche de "plus que vulgaire", "embarrassante" et un utilisateur X a écrit : "Imaginez que Churchill se rende aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, pour tenter de se défendre contre un adversaire commun... Et qu'ils s'arrêtaient pour une pause "merchandising".

Quelqu'un a suggéré que les dirigeants bénéficient d'une réduction de 10 %...

Au-delà des plaisanteries et des critiques, certains se sont demandé si cela indiquait clairement que Trump envisageait de se présenter pour un troisième mandat. Après tout, Trump a déclaré à Aliev, tout en brandissant la casquette "Trump 2028", que "tout le monde veut que je me présente, y compris nous".

Cela a laissé certains de ses partisans à la fois ravis et perplexes, ainsi que de nombreux détracteurs de Trump inquiets, car Trump a changé d'avis sur la question.

Bien que le 22e amendement de la Constitution américaine n'autorise personne à exercer plus de deux mandats présidentiels (ce qui signifie que Donald Trump ne pourra pas se représenter à la prochaine élection), le milliardaire a déclaré en mars qu'il existait des "méthodes" permettant de dépasser cette restriction constitutionnelle.

Ensuite, il a déclaré à NBC News en mai qu'il ne briguerait pas un troisième mandat : "Je souhaite passer quatre années formidables, puis passer le relais à quelqu'un d'autre, idéalement un grand républicain, un grand républicain capable de poursuivre mon œuvre", a-t-il déclaré, laissant entendre que le vice-président J. D. Vance ou le secrétaire d'État Marco Rubio pourraient être ses successeurs potentiels.

Alors, quel signal nous envoie cette casquette "Trump 2028" ?

Ce n'est pas nouveau, puisque le site Internet Trump Store vend ces casquettes depuis avril (au prix de 50 dollars l'unité - 43 euros - avec la description du produit "Affirmez votre position avec cette casquette Trump 2028 fabriquée aux États-Unis"), ainsi que des T-shirts sur lesquels on peut lire "Trump 2028 (Rewrite the Rules)" ("Redéfinir les règles").

Le fils du président, Eric, a même été photographié portant la casquette avec le message suivant : "L'avenir s'annonce radieux !"

Radieux pour certains, mais complexe d'un point de vue constitutionnel si l'on considère les subtilités politiques.

Pour modifier la Constitution, il faudrait une majorité de deux tiers à la Chambre des représentants et au Sénat, ainsi que l'approbation des trois quarts des gouvernements des États fédérés.

Le parti républicain de Donald Trump contrôle les deux chambres du Congrès, mais ne dispose pas des majorités nécessaires.

De nombreux partisans de Trump mentionnent souvent Franklin D. Roosevelt, qui a été élu quatre fois (et qui est mort trois mois après le début de son quatrième mandat, en avril 1945). Le fait est que la limite de deux mandats pour les présidents américains n'était pas encore inscrite dans la loi à cette époque, et le séjour prolongé de Roosevelt à la Maison Blanche a conduit à l'adoption du 22e amendement en 1951.

D'autres prétendent qu'il existe des solutions pour permettre à Trump de revenir, arguant que le 22e amendement interdit explicitement à une personne d'être "élue" pour plus de deux mandats présidentiels, mais ne mentionne pas la "succession". Par conséquent, Trump pourrait être le colistier d'un autre candidat à l'élection de 2028 et, si celui-ci remporte les élections et démissionne immédiatement, Trump reviendrait par succession.

Cela remet les choses en perspective, n'est-ce pas ?

Il y a aussi ceux qui soutiennent l'argument "non consécutif", selon lequel, puisque Trump a gagné en 2016, perdu en 2020 et gagné à nouveau en 2024, il est éligible pour se présenter à nouveau en 2028.

Tout cela n'est que conjecture à ce stade, mais ce qui est certain, c'est que les casquettes "Trump 2028" sont un nouvel exemple du talent de vendeur de Trump, qui n'a jamais hésité à saisir une opportunité marketing, aussi grossière ou nuisible à sa crédibilité soit-elle.

Qu'il s'agisse de vendre des bibles (lire l'article en anglais), des pièces d'argent ("La SEULE pièce OFFICIELLE conçue par moi"), des montres de luxe, d'échanges de crypto-monnaies ("Nous embrassons l'avenir avec les crypto-monnaies et laissons derrière nous les grandes banques lentes et dépassées") et des guitares Gibson qui ont donné lieu à des lettres de mise en demeure (lire l'article en anglais), la quantité de produits dérivés est stupéfiante et a été qualifiée par certains de "dépassant la parodie".

L'année dernière, à la fin du cycle électoral, l'équipe Trump a même fait monter les enchères avec une avalanche d'articles à l'effigie de Trump. Il n'y avait aucun précédent à ce niveau de monétisation électorale, le New York Times affirmant à l'époque que les ventes de produits estampillés Trump faisaient partie d'un "effort extraordinaire pour mêler ses finances personnelles à sa tentative de retour au pouvoir politique".

Selon Forbes, Trump pourrait avoir gagné jusqu'à 315 millions de dollars grâce à la crypto-monnaie "$TRUMP" depuis son lancement en janvier. D'après le dernier rapport financier de Trump, il a gagné 57 355 532 dollars grâce à sa participation dans la plateforme de cryptomonnaie World Liberty Financial, 2,8 millions de dollars grâce à "Trump Watches" et 3 millions de dollars grâce à son livre illustré "Save America".

Et cela ne s'arrête jamais. La dernière nouveauté de la gamme de produits dérivés de Trump ? Un parfum et une eau de Cologne griffés qui vous coûteront 249 dollars (211 euros) - une fragrance qualifiée de "trop embarrassante pour être décrite avec des mots" (lire l'article en anglais).

Toutefois, si l'on fait abstraction des entreprises embarrassantes, tant que le coin boutique de Trump dans l'aile ouest restera en place, vous pouvez être sûr que les doutes persisteront quant à sa volonté de tirer sa révérence avec élégance (et dans le respect de la Constitution) à la fin de son deuxième mandat, à l'âge avancé de 82 ans.