À Buenos Aires, un couple argentin sacré champion du monde de tango "scène"

Pendant plusieurs jours, Buenos Aires a vibré au rythme des championnats du monde de tango, qui se sont conclus, ce mardi 2 septembre, par la victoire des danseurs argentins Leandro Bojko et Micaela García, titrés dans la catégorie "scène".
Professionnels ou amateurs, des centaines de danseurs, venus de plus de cinquante pays, se sont affrontés sur la scène du théâtre du Gran Rex dans deux catégories distinctes : le tango de salon, qui respecte les figures traditionnelles, et le tango de scène, plus chorégraphique qui reprend d'autres disciplines de danse.
"En fait, je n'arrive toujours pas à y croire", a assuré Micaela García, qui reconnaît avoir dû aller aux toilettes afin de vomir après les résultats. "C'était beaucoup à digérer. La vérité, c'est que nous avons dansé pendant des années", même si les deux professionnels n'avaient, jusqu'ici, jamais travaillé ensemble. "Lui danse d'autres genres, moi aussi. C'est ce qui nous a rapprochés et qui nous a ouvert ce magnifique chemin, alors nous sommes reconnaissants", a-t-elle déclaré.
"La veuve noire"
Pendant leur performance, Micaela García portait un masque noir. "C'est incroyable ce que le public nous a transmis. Du genre "tu es la veuve noire, tu es la femme araignée"", s'est-elle réjouie.
"Tu es la mort, tu es son ombre, tu danses avec ton ombre, avec la dépression, avec l'anxiété, tout ce que nous aimons", lui a répondu Leandro Bojko. "Nous avons essayé de faire naître une idée, et l'interprétation de chacun était forcément la meilleure."
Organisé par le ministère de la Culture de Buenos Aires, cette compétition est la pièce maîtresse d'un festival comprenant plus de 500 activités organisées dans plus de 50 lieux de la capitale argentine. Au total, plus de 2 000 artistes ont participé à cette grand-messe du tango, danse traditionnelle argentine et uruguayenne inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
Cette danse est "née dans les milieux populaires des villes de Buenos Aires et de Montevideo, dans le bassin du Rio de la Plata", une région où se mêlaient "des immigrants européens, des descendants d’esclaves africains et des autochtones", écrit l'Unesco. Elle s'est, aujourd'hui, répandue dans le monde entier, avec des communautés de danseurs qui se développent dans des pays aussi lointains que le Kazakhstan et le Japon.