Le procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles renvoyé à mars 2025
Le procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles renvoyé au 24 et 25 mars 2025. Convoqué lundi devant le tribunal, l’acteur de 75 ans ne s’est pas présenté, son avocat Me Jérémie Assous invoquant des raisons de santé. Le président de la chambre a ordonné une expertise médicale début mars afin de statuer sur la capacité de l’acteur à pouvoir comparaître.
L'acteur de 75 ans est accusé d'agressions sexuelles présumées de deux femmes sur un plateau de tournage du film « Les Volets Verts » de Jean Becker en 2021.
Depardieu, qui a nié toute faute, est accusé d'avoir usé de "violence, contrainte, surprise ou menace" lors de l'agression présumée. Un délit dont la peine maximale est de 5 ans de prison et de 75.000 euros d’amende.
L’une des deux plaignantes, âgée de 55 ans, est décoratrice de cinéma. Elle avait porté plainte en février 2024 pour « agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes ». D’après le récit fait par cette quinquagénaire, repris par Le Figaro, Gérard Depardieu l’aurait « attrapée avec brutalité » et l’aurait « bloquée en refermant ses jambes sur (elle) comme un crabe » avant de lui « pétrir la taille, le ventre, en remontant jusqu'à (ses) seins ». L’autre plaignante est une assistante réalisatrice qui, elle aussi, au moment des faits, travaillait sur Les Volets verts.
Après l'incident, il a été convenu que Depardieu présenterait des excuses. Mais dans une interview télévisée diffusée samedi, elle a déclaré que l'acteur était furieux et qu'il lui reprochait d'avoir causé des problèmes. Les procureurs ont déclaré que des témoins avaient confirmé que les propos de M. Depardieu ne constituaient pas des excuses.
Jérémie Assous, l'avocat de M. Depardieu, a déclaré à l'AP que "les témoins et les preuves que M. Depardieu produira démontreront qu'il est la cible de fausses accusations".
Une centaine de personnes se sont rassemblées à l'extérieur du tribunal lundi, certaines brandissant des pancartes, en réponse à l'appel de plusieurs groupes féministes à manifester leur soutien aux victimes de violences sexuelles. Certains militants ont pénétré dans la salle d'audience et se sont assis parmi les autres membres du public qui assistaient aux audiences.
Mathilde, 27 ans, juriste, participe à cette mobilisation « dans la continuité du procès des viols de Mazan », explique-t-elle au Figaro.
L'ombre de MeToo et "affaire Bedos"
Ce procès intervient alors que la France continue de s'interroger sur les violences sexuelles dans le sillage du mouvement #MeToo qui a eu du mal à trouver sa place, notamment dans l'industrie du cinéma.
Une autre impulsion aux débats autour de Depardieu actuellement, la récente condamnation de l’acteur Nicolas Bedos à un an de prison, dont six mois ferme, pour des faits d’agression sexuelle. Certains ont pointé la sévérité du verdict tandis que d'autres affaires d’agression sexuelle, mais avec des chefs d'accusations beaucoup plus graves, se sont soldés par des termes prison avec sursis.
Le verdict de Bedos, selon ses estimations, a dû "servir d'exemple" : alors, maintenant, l'attention serait portée sur un autre possible "exemple", beaucoup plus célèbre.
Malgré les allégations contre Depardieu, beaucoup se sont prononcés en sa faveur, y compris le président français Emmanuel Macron.
Ce dernier a décrit l'acteur comme "la fierté de la France", un commentaire qui a suscité la colère des militants qui ont affirmé qu'il sapait les efforts visant à protéger les femmes de la violence.
À la fin de l'année dernière, 56 artistes, écrivains et producteurs français ont publié un essai pour défendre la star du cinéma, affirmant que lorsque "Gérard Depardieu est pris pour cible de cette manière, c'est l'art (du cinéma) qui est attaqué".
Cet appel a été lancé quelques semaines après la diffusion par France 2 d'un documentaire décrivant les accusations d'inconduite sexuelle portées par 16 femmes contre Gérard Depardieu, et montrant l'acteur en train de faire des remarques et des gestes obscènes lors d'un voyage en Corée du Nord en 2018.
Sur ces images, on peut voir Depardieu émettre des gémissements et des commentaires sexuels devant des femmes, dont une fillette d'une dizaine d'années qui monte à cheval. On le voit également poser pour une photo, disant qu'il « touche les fesses » d'une interprète nord-coréenne à ses côtés.
En 2021, il a été inculpé de viol et d'agression sexuelle après que les autorités ont relancé une enquête de 2018 qui avait été initialement abandonnée, à la suite des allégations de « viols par pénétration digitale » et « agressions sexuelles » faits par l'actrice Charlotte Arnould.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro en octobre 2023, l'acteur avait affirmé n'avoir « jamais abusé d'une femme ».
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