Grand Prix d'Horlogerie de Genève 2024 : 57 marques de montres de luxe se disputent le prix de l'Aiguille d'Or

La soirée la plus attendue du calendrier horloger se profile à l'horizon. Le 13 novembre, 57 marques de montres suisses de luxe s'affronteront lors du Grand Prix d'Horlogerie de Genève, où une série de prix seront remis aux garde-temps les plus exceptionnels de l'année.

Les lauréats seront annoncés lors d'une cérémonie exclusive au Théâtre du Léman à Genève. Mais pour être les premiers informés, vous pourrez suivre la retransmission en direct sur Euronews Culture.

Le prix le plus convoité de la soirée sera l'Aiguille d'Or, qui récompensera la meilleure création de 2024. Il y a également 15 autres catégories : hommes, femmes, sport, mécanique d'exception et artisanat d'art. Pour la première fois, un prix de l'éco-innovation sera également décerné, afin de récompenser les progrès réalisés en matière de durabilité et de traçabilité.

Conseil du style

Le PDG de la marque lauréate de l'Aiguille d'Or intègre par la suite partie le jury pour les prix de l'année suivante. En 2023, c'est Audemars Piguet qui a été récompensée. La directrice générale de la marque, Ilaria Resta, est rejointe par l'historien, auteur et journaliste Nick Foulkes, président du jury, ainsi que 28 représentants de l'industrie. Parmi eux, des horlogers, des consultants, des journalistes, des détaillants, des designers et des collectionneurs.

Quelques-uns des plus grands noms de l'horlogerie sont en lice, ayant été sélectionnés par leurs pairs. Parmi eux, figurent les marques Breitling, H. Moser & Cie, Zenith, Piaget et Ulysse Nardin. Cette année, Parmigiani Fleurier et Chopard sont en tête des nominations, avec chacun six nominations.

"C'est quelque chose de vraiment spécial. C'est la première fois en 24 éditions que la marque obtient six nominations. C'est donc un moment de fierté", déclare Guido Terreni, PDG de Parmigiani Fleurier.

Parmigiani Fleurier est nommé dans les catégories femme, homme, calendrier et astronomie, chronographe, sport. Une nouvelle catégorie pour 2024, temps seul, qui récompense un garde-temps classique à deux ou trois aiguilles et sans complications a également était inaugurée.

"C'est la catégorie la plus difficile parce que c'est la montre la plus simple, mais en matière de design, avoir de la simplicité, tout en étant emblématique est un exercice très difficile", explique M. Terreni. La montre Tonda PF Micro-Rotor No Date de Parmigiani Fleurier a été nominée dans cette catégorie. Elle est dotée d'un boîtier de 40 mm en acier et platine, d'un cadran guilloché à la main de couleur grain d'orge et d'un mouvement automatique à micro-rotor.

Selon M. Terreni, le succès de Parmigiani Fleurier dans cette nomination est en partie dû à sa réputation de longue date en tant que marque de luxe au design modeste.

À l'ère du "luxe discret", cela aide la marque, ironiquement, à se démarquer : "Si vous regardez l'ensemble de nos nominations et que vous sentez l'identité de la marque, vous sentez un nouveau langage et un nouveau luxe que nous apportons, qui est moins ostentatoire, plus profond, et qui est apprécié par les collectionneurs et l'industrie du commerce."

L'espoir d'Hermès

Hermès, une marque également très respectée pour ses produits de luxe, mais moins connue pour ses montres. Elle est nominée dans les catégories dames, exception mécanique et métiers d'art.

Laurent Dordet, directeur général d'Hermès Horloger, explique que la marque fabrique des montres depuis 1978, mais qu'elle a commencé à participer aux prix au Grand Prix d'Horlogerie de Genève (GPHG) en 2011.

"Lorsque nous avons la chance d'être présélectionnés, et parfois de gagner, c'est très précieux pour nous car je pense que cela établit la notoriété à long terme d'Hermès en tant qu'horloger. Hermès est une marque très connue, mais très peu pour d'autres catégories. Je pense que nous devons prouver chaque année, à travers notre propre produit, que nous évoluons vers des montres plus complexes, plus techniques, plus légitimes, qui établissent la réputation de la marque dans cette catégorie également", déclare-t-il.

Chacun des trois garde-temps nominés présente des caractéristiques de conception propres à Hermès. Les roues du mouvement de l'Arceau Duc Attelé s'inspirent des roues de la voiture à cheval "duc" du logo Hermès, ainsi que de deux marteaux en forme de cheval sur la face avant. L'Arceau Chorus Stellarum s'inspire de l'un des foulards classiques de la marque représentant un squelette monté sur un cheval.

La Hermès Cut est un modèle plus simple, issu d'une nouvelle ligne. M. Dordet explique que la découpe de la lunette aux quatre points extérieurs du cercle est une signature subtile de cette montre, avec une police de caractères des chiffres qui a été créée spécifiquement pour elle.

La Hermès Cut est nominée dans la catégorie très compétitive des montres pour dames et M. Dordet estime que cette victoire serait particulièrement spéciale.

"Le premier GPHG que nous avons remporté, c'était en 2011, dans la catégorie des montres pour hommes, pour notre montre Time Suspended. C'était un signe très important pour nous, car la Time Suspended est plus qu'une montre, c'est vraiment toute la philosophie d'Hermès sur la suspension du temps. C'est pourquoi, 13 ans après Time Suspended, nous espérons recevoir le prix des femmes. La catégorie serait une sorte de destin".

Les nouveaux venus

Les prix du GPHG ne célèbrent pas seulement les grands noms de l'horlogerie, c'est aussi l'occasion pour les marques nouvelles et indépendantes de concourir.

SpaceOne, dont c'est la première nomination, espère remporter la catégorie des défis. Fondée il y a seulement 18 mois, la TSpaceOne qui a été présélectionnée fait partie de la deuxième collection de la marque. "C'est un honneur d'être déjà nominé et c'est une récompense pour le travail accompli par l'équipe. Je suis donc très heureux et nous espérons gagner", déclare Guillaume Laidet, qui a cofondé SpaceOne avec l'horloger primé Theo Auffret.

La catégorie du défi concerne les montres dont le prix de vente est inférieur ou égal à 3 000 CHF (3 209 EUR). Selon M. Laidet, c'est le prix inférieur qui fait la particularité de cette nomination.

"C'est la première fois qu'il existe un planétarium à un bon prix... Notre concept avec SpaceOne est de démocratiser la complication indépendante que l'on ne peut normalement pas acheter pour moins de 100 000 euros. La complexité consistait à trouver un moyen de fabriquer une complication à un prix abordable".

Laidet explique qu'il a été possible de vendre la Tellerium au prix de 2 900 CHF (3 102 EUR) en développant tout en interne plutôt qu'en faisant appel à des agences.

Chacune des 90 montres nominées au GPHG cette année est une pièce unique qui incarne le summum du design, de la technologie et de l'artisanat, et chacune mérite d'être récompensée. Mais il ne peut y avoir qu'un seul gagnant par catégorie. Rendez-vous en direct sur le site web d'Euronews le 13 novembre pour découvrir qui remportera la couronne.