...

Logo Pasino du Havre - Casino-Hôtel - Spa
in partnership with
Logo Nextory

Des artefacts d'une valeur de plus de 2 millions d'euros vont retourner en Grèce et en Italie

Culture • Feb 26, 2025, 4:57 PM
7 min de lecture
1

Athènes s'est félicité ce mardi de la restitution par le Metropolitan Museum de New York (MET) d'un objet antique en bronze volé dans le site d'Olympie dans les années 1930, un rapatriement qui s'inscrit dans le cadre des efforts de la Grèce pour récupérer "ses trésors".

Le directeur du MET Max Hollein a restitué à la ministre grecque de la Culture Lina Mendoni "une tête de griffon en bronze datant de 650-625 avant J.-C qui occupait une place importante dans le département des antiquités grecques et romaines" du célèbre musée américain, selon un communiqué ministériel.

Des artefacts volés

Cet objet de 25,8 cm, qui faisait partie à l'origine du décor d'un trépied-chaudron servant des offrandes aux dieux, "est un exemple exceptionnel de la métallurgie grecque antique", a affirmé la ministre citée dans le communiqué. L'objet avait été volé en 1936 du musée local du célèbre site d'Olympie, dans le Péloponnèse, berceau des jeux Olympiques de l'Antiquité.

Il avait ensuite été vendu par un antiquaire grec à son collègue américain Joseph Brummer avant d'être acheté par le financier et ancien vice-président du musée Walter C. Baker qui l'avait légué, avec d'autres objets de sa collection, au MET en 1971, a indiqué le ministère. Évoquant une enquête effectuée par le MET, il a confirmé que l'objet "n'avait pas quitté légalement son pays d'origine, la Grèce".

Cet artéfact fait partie d'un premier lot qui devrait bientôt quitter New York pour regagner la Grèce et l'Italie. Parmi les autres trésors renvoyés en Grèce figurent une statuette hellénistique d'Atalante, un aryballos (flacon) datant de 600 à 500 avant notre ère et un kantharos (coupe) dionysiaque du IVe siècle avant notre ère.

Selon le journal grec Kathimerini, la valeur des objets grecs retrouvés par le bureau du procureur de Manhattan est estimée à environ 1 million de dollars (953 000 euros).

"La restitution de ces pièces est le fruit d'une enquête approfondie et continue sur plusieurs trafiquants", a déclaré le procureur Alvin L. Bragg Jr. dans un communiqué. "Je suis heureux que nous ayons saisi plus de 120 antiquités tout au long de l'enquête, qui se poursuit encore aujourd'hui. Je suis reconnaissant à notre équipe chargée du trafic d'antiquités et à nos partenaires en Grèce pour leur collaboration et leur partenariat exceptionnels".

Les pièces récupérées comprennent un vase à volutes des Pouilles datant de 320-310 av. J.-C.
Les pièces récupérées comprennent un vase à volutes des Pouilles datant de 320-310 av. J.-C. Courtesy of the Manhattan District Attorney's Office

Le retour de ces objets fait suite à une annonce similaire faite au début du mois, lorsque le procureur Bragg a révélé la récupération de 107 objets d'art italiens d'une valeur de 1,2 million de dollars (1,14 million d'euros). Ces objets étaient également liés à des trafiquants d'antiquités notoires tels que Giacomo Medici, Giovanni Franco Becchina et Robert Hecht.

Parmi les objets italiens les plus importants, on trouve une coupe à bande Kylix en terre cuite datant du milieu du VIe siècle avant notre ère. Cet ancien récipient à boire a été trouvé sur le site étrusque de Vulci dans les années 1960 et sorti clandestinement d'Italie par le marchand Robert Hecht. Il a ensuite été acquis par le Metropolitan Museum of Art en 2017 avant d'être saisi par l'Unité de lutte contre le trafic d'antiquités (ATU) du ministère de la Justice. Parmi les autres pièces notables figurent un Krater Volute Apulien datant de 320-310 avant notre ère et une Patera en bronze du 4ème siècle avant notre ère, qui ont également été passés en contrebande par des trafiquants de haut niveau avant d'être récupérés par l'ATU.

Depuis sa création fin 2017, l'ATU a récupéré près de 6 000 antiquités d'une valeur de plus de 460 millions de dollars (439 millions d'euros) et en a restitué plus de 5 400 à 29 pays, indique l'unité.

La Grèce avait signé en 2022 un accord avec le MET pour le rapatriement graduel dans les 25 prochaines années de 161 antiquités de l'âge de bronze appartenant autrefois à la collection du milliardaire et philanthrope américain Leonard Stern. Riche en histoire antique, la Grèce se bat depuis des décennies pour le rapatriement des antiquités pillées, en particulier pour le retour des marbres du Parthénon, détenus par le British Museum depuis le XIXe siècle.