...

Logo Pasino du Havre - Casino-Hôtel - Spa
in partnership with
Logo Nextory

France, République tchèque, Espagne : où les réseaux ferroviaires se développent-ils le plus rapidement en Europe ?

• Feb 20, 2025, 8:21 AM
11 min de lecture
1

Le réseau ferroviaire à grande vitesse de l'UE a presque doublé en dix ans, selon les derniers chiffres officiels.

Les lignes capables de transporter des trains à 250 km/h et plus sillonneront le continent sur 8 556 km en 2023, selon Eurostat. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 5 812 km parcourus en 2013.

Toutefois, le réseau ferroviaire total de l'Union européenne a diminué de 1,3 % au cours de cette période, ne s'étendant plus que sur 200 947 km en 2023. "L'Europe ne modernise pas ses chemins de fer assez rapidement", avertit Carlos Rico, responsable de la politique ferroviaire au sein du groupe de campagne Transport & Environment (T&E).

Bien que les lignes ferroviaires constituent l'épine dorsale de la transition vers des transports propres en Europe, les derniers chiffres révèlent des progrès inégaux.

Quel pays européen possède la plus forte densité de lignes ferroviaires ?

La République tchèque possède le réseau ferroviaire le plus dense d'Europe, avec 123,2 mètres de voies ferrées par kilomètre carré.

Presque toutes ses lignes ont été construites sous le règne de la monarchie à partir du XIXe siècle, indique le directeur national des chemins de fer, Správa železnic, puis reprises par le régime communiste qui a donné la priorité au transport ferroviaire par rapport à la route.

Un vieux train près de Hradec Králové, en République Tchèque.
Un vieux train près de Hradec Králové, en République Tchèque. Canva

Elle est suivie par la Belgique (119,2 m/km²), l'Allemagne (109,5 m/km²) et le Luxembourg (104,8 m/km²).

Comme le notent les analystes d'Eurostat, les pays ayant la plus forte densité de réseaux ferroviaires sont tous situés au centre de l'Europe du Nord, ce qui reflète à la fois leur forte densité de population et les volumes relativement élevés de transport de marchandises.

À l'autre extrémité du spectre, les densités de réseaux ferroviaires les plus faibles ont été observées en Grèce (14,0 m/km²) et en Finlande (19,4 m/km²), pays dont la densité de population est la plus faible de l'UE.

La Suède (26,8 m/km²), l'Estonie (27,2 m/km²), le Portugal (27,8 m/km²), la Lettonie (28,9 m/km²) et l'Irlande (29,8 m/km²) complètent la liste.

Quelle est l'importance de la densité du réseau ferroviaire ?

Une forte densité ferroviaire se traduit généralement par une plus grande accessibilité aux chemins de fer, explique Rico. Cependant, le simple fait d'avoir une gare à proximité ne garantit pas un trajet facile.

"Pour qu'un système ferroviaire triomphe, il doit être abordable et fiable", souligne-t-il. "Si le réseau est très étendu, mais que les fréquences sont faibles, que les prix sont trop élevés et que les retards sont constants, il ne sera pas en mesure de capter une demande significative.

"Et sans ces passagers, le système sera plus difficile à maintenir financièrement".

La Tchèquie obtient de bons résultats sur le plan de l'accessibilité financière, avec des prix de billets peu élevés et des tarifs spéciaux. Mais la ponctualité l'a fait reculer dans le classement des opérateurs ferroviaires établi par T&E à la fin de l'année dernière.

Quel pays européen compte le plus grand nombre de lignes ferroviaires à grande vitesse ?

Au sein de l'UE, les lignes ferroviaires à grande vitesse traversent souvent les frontières nationales, facilitant ainsi les déplacements dans l'ensemble de l'Union. Ce réseau a connu une croissance significative, selon Eurostat, avec une augmentation de 47 % au cours de la décennie qui s'achève en 2023.

L'Espagne est en tête avec 3 190 km de lignes à grande vitesse, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2013.

Cela reflète le fait que l'Espagne est de loin le plus grand bénéficiaire des fonds de l'UE pour le transport ferroviaire à grande vitesse entre 2000 et 2017, recevant près de la moitié du financement offert pour l'ensemble de l'Union.

Un train à grande vitesse AVE, qui effectue son premier voyage entre Madrid et Barcelone, arrive à Barcelone, en Espagne, en février 2008.
Un train à grande vitesse AVE, qui effectue son premier voyage entre Madrid et Barcelone, arrive à Barcelone, en Espagne, en février 2008. AP Photo/Manu Fernandez

Cependant, comme l'explique Rico de T&E, c'est aussi le résultat de coûts de construction très bas par rapport à d'autres pays.

Les coûts inférieurs du terrain et de la main-d'œuvre maintiennent les prix bas en Espagne, mais les économies d'échelle ont également joué un rôle important. Les coûts les plus bas par kilomètre ont été atteints lorsque le pays avait le plus grand nombre de projets en cours de développement au même moment.

La France suit de près avec 2 748 km de lignes à grande vitesse, soit une augmentation de 35 % par rapport à 2013. Elle est suivie par l'Allemagne avec 1 163 km et l'Italie avec 1 097 km.

Comment mettre sur les rails les objectifs de l'UE en matière de transport ferroviaire ?

En résumé, le réseau ferroviaire européen a encore beaucoup à faire pour soutenir les objectifs énergétiques et climatiques du continent.

La Cour des comptes européenne a averti en 2020 que le réseau transeuropéen de transport (RTE-T), la principale politique européenne en matière de transport ferroviaire transfrontalier, n'atteindra probablement pas ses objectifs dans les délais impartis.

T&E demande instamment aux pays de consacrer suffisamment de fonds nationaux à ces projets. La Commission européenne devrait financer les investissements prioritaires qui stimulent les connexions transnationales.

Le rail ne représente que 0,4 % des émissions liées au transport dans l'UE, alors qu'il transporte 7 % des passagers.

"Les lignes à grande vitesse sont une partie de la solution, mais elles ne sont pas la solution miracle", déclare M. Rico. "Le rail contribuera à la décarbonisation des transports en coordination avec l'électrification des routes et les carburants propres pour l'aviation et le transport maritime".

Pour réaliser le "potentiel climatique du rail", ajoute-t-il, nous avons besoin d'une concurrence accrue, d'une billetterie transfrontalière simplifiée et d'un système de signalisation commun en Europe (l'ETCS). Cette dernière pièce du puzzle permettra d'améliorer la connectivité et les services sans qu'il soit nécessaire de construire de nouvelles infrastructures.