Dans l'ouest du Nigeria, un festival traditionnel célèbre le mariage collectif de dizaines de couples
Par AFP © 2025 AFP
S'abritant du soleil sous de larges parapluies bleus, plusieurs dizaines de jeunes Nigérianes vêtues de robes colorées ont défilé en procession au rythme des tambours: elles ont toutes été mariées collectivement vendredi, selon une tradition ancestrale qui se tient chaque année dans l'Etat de Kwara, dans l'ouest du Nigeria.
"Je suis très excitée de me marier. Je voulais vraiment le faire selon la tradition d'Awon parce que c'est très coloré et ma mère l'a fait il y a de nombreuses années", explique avec enthousiasme Jimoh Azizat, coiffeuse, qui a épousé un homme issu d'une famille qui vénère la déesse locale Awon.
Cette tradition du mariage collectif d'Awon, organisé dans la petite ville rurale de Shao en octobre, trouve son origine dans la mythologie locale.
Une légende raconte qu'un jeune chasseur de Shao rencontra un jour une étrange femme à un seul sein, près de la rivière, nommée Awon. Il la présenta aux chefs de son village.
Après avoir passé plusieurs jours auprès d'un homme du village, elle demanda à l'ensemble des villageois de réserver chaque année une journée pour commémorer sa visite en mariant toutes les filles en âge de se marier, en échange de quoi la prospérité de la communauté serait assurée.
A peine eût-elle terminé son discours que celle qui était en fait une déesse s'évanouit dans les airs. De l'eau commença à jaillir à l'endroit où elle avait disparu.
Après s'être préparées à l'intérieur du palais du souverain local, l'Alawon, les jeunes mariées ont défilé dans les rues de Shao. Le mariage collectif a ensuite été béni par le prêtre d'Awon.
"Toutes les femmes de ma lignée l'ont fait, alors j'ai décidé que je me marierais également selon les rites d'Awon, car c'est une déesse de la fertilité qui bénit toujours tout le monde en leur donnant autant d'enfants qu'ils le souhaitent", a raconté à l'AFP Adebiyi Abosede, infirmière de 25 ans, qui désire "beaucoup d'enfants".
"Depuis que je suis adolescente, j'ai décidé de perpétuer la tradition car toute personne qui se marie selon les rites d'Awon ne peut jamais être stérile", a confirmé Adewale Afusat, coiffeuse de 31 ans qui faisait partie des 44 mariées du jour.
Élégamment apprêtées et arborant leurs plus belles robes en Aso oke, un tissu traditionnel, aux couleurs éclatantes, les nouvelles mariées ont été célébrées par des danseurs et des musiciens de la communauté.
La cérémonie attire chaque année des milliers touristes du Nigeria, le pays le plus peuplé du continent.
Today