À Gaza, un accord pour un nouvel échange convenu et une reprise des négociations en vue
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Des personnes marchent au milieu des destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lundi 24 février 2025.
Israël et le Hamas ont convenu d'un nouvel échange de prisonniers palestiniens contre des corps d'otages israéliens. Washington laisse entendre qu’une reprise des pourparlers pour une deuxième phase du cessez-le-feu est en cours.
Les médiateurs dans le conflit entre Israël et le Hamas ont convenu d'un nouvel échange de prisonniers palestiniens contre des corps d'otages israéliens, selon une source proche de l'État égyptien, tandis que Washington laisse entrevoir une reprise imminente des pourparlers pour une deuxième phase du cessez-le-feu.
"Nous faisons beaucoup de progrès. Israël envoie une équipe (de négociateurs) au moment où nous parlons", a dit l'émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, mardi 25 février à Washington.
"C'est soit aller à Doha soit au Caire, où les négociations vont commencer, de nouveau avec les Egyptiens et les Qataris", qui assurent la médiation aux côtés des États-Unis, a-t-il détaillé lors d'une rencontre organisée par l'American Jewish Committee.
M. Witkoff a répété qu'il était prêt à se rendre très vite dans la région dans le cadre de la relance du processus.
Les négociations n'ont jusqu'à présent pas démarré, laissant craindre une reprise des hostilités alors que la première phase du cessez-le-feu, débuté le 19 janvier, expire samedi 1er mars.
Le prisonnier palestinien Waddeh Bazrah, 43 ans, est salué après avoir été libéré de la prison israélienne à la suite d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie, le samedi 15 février 2025.
Mardi soir, le média Al-Qahera news, lié à l'État égyptien, a annoncé que les médiateurs étaient parvenus à obtenir un accord pour la libération des 620 détenus palestiniens en échange des corps de quatre otages israéliens
Le Hamas a confirmé cet accord sur Telegram, précisant qu'il s'inscrit dans la première phase du cessez-le-feu avec Israël, intervenu après 15 mois de guerre consécutive à l'attaque perpétrée par l'organisation islamiste palestinienne contre Israël.
Mise en danger de l'accord de trêve
Ces libérations auraient dû intervenir le 22 février, quand le Hamas avait relâché six Israéliens à l'occasion de ce qui devait être le septième échange d'otages contre des prisonniers palestiniens.
Mais l'organisation islamiste avait à nouveau mis en scène ces libérations, exhibant cinq otages sur des podiums face à la foule, devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants du Hamas tués avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge.
Israël avait alors annulé la libération des 620 Palestiniens, exigeant la fin des "cérémonies humiliantes".
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La branche armée du Hamas avait ensuite publié, dans la soirée de samedi, une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, montrant deux otages regardant ces libérations et suppliant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'agir pour eux.
Le Forum des familles d'otages avait dénoncé une "démonstration de cruauté particulièrement écœurante". Le CICR a exhorté toutes les parties à procéder aux échanges de prisonniers et d'otages "de manière digne et privée".
En réponse à la suspension de la libération des prisonniers, le Hamas avait accusé Israël de "mettre en grave danger tout l'accord de trêve", et appelé les pays médiateurs à intervenir.
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Israël s'apprête par ailleurs à livrer mercredi un dernier hommage à Shriri Bibas et ses deux garçons Ariel et Kfir, trois otages morts en captivité à Gaza après avoir été enlevés le 7-Octobre, et dont les corps ont été restitués.
Funérailles de la famille Bibas
Compte tenu des marques de soutien "en provenance de tout Israël et du monde entier", l'itinéraire de la procession funèbre a été rendu public "pour permettre à tous ceux qui le veulent d'accompagner nos êtres chers", ont annoncé Yarden Bibas, le père de famille désormais veuf, et sa belle-soeur Dana Siton Silberman.
Les funérailles proprement dites de la jeune mère de famille et de ses enfants, âgés quatre ans et huit mois et demi au moment de leur enlèvement, doivent avoir lieu dans l'intimité familiale à Zohar, près de la bande de Gaza.
Des personnes en deuil se rassemblent autour du convoi transportant les cercueils des otages Shiri Bibas et de ses deux enfants, Ariel et Kfir, lors de leur procession funéraire à Rishon Lezion, Israël, mercredi 26 février 2025. La mère et ses deux enfants ont été enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023, et leurs dépouilles ont été renvoyées de Gaza en Israël la semaine dernière dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
Mardi, des centaines de personnes, dont le président Isaac Herzog, ont participé aux funérailles d'Oded Lifshitz, un militant pacifiste et ancien journaliste pris en otage par le Hamas pendant l'attaque du 7-Octobre, mort en captivité et dont le corps a été restitué la semaine dernière.
"Nous avons combattu toutes ces années pour la justice sociale et la paix. Malheureusement, nous avons reçu un coup terrible de ceux que nous avons aidés de l'autre côté", a déclaré son épouse, Yocheved Lifshitz, enlevée en même temps que lui dans le kibboutz Nir Oz et libérée quelques semaines plus tard.
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L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
La deuxième phase du cessez-le-feu est censée mettre fin définitivement à la guerre, ce à quoi l'extrême droite israélienne alliée du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'oppose, menaçant la survie de son gouvernement. Le Hamas s'est pour sa part dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages restants durant cette deuxième phase.
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