L’AES refuse le sursis de la CEDEAO et dénonce une manœuvre étrangère
L’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, a rejeté dimanche avec fermeté le délai supplémentaire de six mois proposé par la CEDEAO pour leur retrait définitif.
Ce sursis, qui repousse leur sortie officielle de janvier à juillet 2025, est perçu comme une tentative de déstabilisation orchestrée par la France et ses alliés régionaux.
Les trois pays, ayant quitté le bloc ouest-africain en janvier 2023, considèrent cette prolongation comme une atteinte à leur souveraineté. « Cette décision unilatérale ne nous engage en rien », a déclaré l’AES dans un communiqué signé par le président malien Assimi Goïta, qualifiant cette extension de "manœuvre étrangère visant à freiner notre dynamique d’émancipation".
En toile de fond, l’AES accuse des puissances étrangères d’entretenir les groupes terroristes actifs dans le Sahel et le bassin du lac Tchad en leur apportant un soutien logistique et financier. Face à ces accusations, les trois pays ont placé leurs forces de sécurité en alerte maximale, appelant les populations à redoubler de vigilance et à rejeter toute tentative d’enrôlement dans les groupes armés.
Les efforts de médiation menés par le Sénégal et le Togo peinent à désamorcer la crise. Pour l’AES, la CEDEAO est instrumentalisée par des intérêts extérieurs, notamment ceux de l’ancienne puissance coloniale française.
Alors que la fracture semble consommée, les trois États poursuivent leur coopération militaire et politique au sein de l’AES pour contrer les défis sécuritaires de la région. Cette alliance revendique un modèle souverain face à des influences qu’elle juge néocoloniales.
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