Tunisie : report d’audience pour l'avocate et militante Sonia Dahmani
L’audience de l’avocate et chroniqueuse tunisienne Sonia Dahmani, initialement prévue pour le 9 janvier 2025, a été reportée au 10 janvier. Dahmani est en détention depuis le 11 mai 2023 et a été condamnée à deux ans de prison pour des déclarations jugées critiques par les autorités tunisiennes.
Sa sœur, Ramla Dahmani, a confirmé que les avocats de Sonia ont réussi à obtenir ce report. Cependant, elle a dénoncé une fois de plus l'organisation d’une audience surprise, qui s’est tenue sans que les avocats de Sonia en soient informés.
Connue pour son franc-parler, elle fait l'objet de cinq affaires judiciaires, résultant de ses interventions médiatiques sur des sujets sensibles comme la situation des migrants et les problématiques de racisme en Tunisie.
En juillet dernier, elle avait déjà écopé d’une peine d’un an de prison, réduite en appel à huit mois, pour des propos controversés à l'encontre du président Kaïs Saïed.
Amnesty International a récemment appelé à la libération immédiate et sans condition de Sonia Dahmani, dénonçant les charges portées contre elle comme une attaque sur son droit à la liberté d'expression.
L'organisation a aussi mis l'accent sur les conditions de son incarcération à la prison de la Manouba, qualifiant celles-ci de « cruelles et inhumaines », évoquant un manque de chauffage et la privation de produits essentiels.
Amnesty a ainsi invité les autorités tunisiennes à annuler les condamnations qu’elle considère injustes et à abandonner les poursuites dont Sonia fait l'objet.
L'arrestation de l'avocate est survenue dans des conditions spectaculaires. En effet, des policiers en civil ont fait irruption dans la Maison de l'avocat à Tunis pour l’interpeller devant les caméras.
La dernière condamnation de Sonia Dahmani, prononcée le 24 octobre dernier, est venu en réponse à une déclaration ironique sur les conditions d'accueil des migrants en Tunisie, elle a été accusée de « diffusion de fausses nouvelles » et d’« incitation à la haine » en vertu du décret 54 promulgué en 2022. À l’heure actuelle, elle cumule une peine de deux ans et huit mois de prison, avec trois autres affaires toujours en attente de jugement.
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