Soudan : "le conflit prend une tournure encore plus dangereuse pour les civils", alerte l'ONU
La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, a averti que le conflit au Soudan prenait une tournure encore plus dangereuse pour les civils, suite à une offensive menée cette semaine par l’armée soudanaise dans l’État central d’Al-Jazira.
Alors que les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide (FSR) ont repris les hostilités de la guerre qui ravage le Soudan depuis près de deux ans maintenant, « les attaques directes et à motivation ethnique contre les civils deviennent de plus en plus fréquentes », a alerté Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, précisant que « la situation des civils au Soudan est de plus en plus difficile ».
Cette semaine, l’armée soudanaise a mené une offensive dans l’État central d’Al-Jazira afin de reprendre le contrôle de Wad Madani, la capitale de ce territoire qui est entre les mains des FSR. L'opération a été marquée par de violentes attaques à caractère ethnique contre des groupes minoritaires, faisant plus d’une douzaine de victimes civiles, dont deux enfants, selon des organisations de défense des droits humains.
« Les attaques de représailles d'une brutalité choquante contre des communautés entières sur la base d'une identité ethnique réelle ou supposée sont en augmentation, tout comme les discours de haine et l'incitation à la violence. Il est urgent d'y mettre un terme », a déploré Ravina Shamdasani.
Face à l'escalade des hostilités, l'ONU a appelé « une fois de plus le président du Conseil souverain de transition et le commandant des Forces de soutien rapide à mettre fin aux combats » et « à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme ».
La semaine dernière, les États-Unis ont accusé le FSR de « génocide » en raison de leurs violences ethniques. Des sanctions ont été imposées à leur commandant, Mohamed Hamdane Daglo. Jeudi, le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, a également été visé par des sanctions américaines pour avoir « attaqué des écoles, des marchés et des hôpitaux ».
120 civils auraient été tués et plus de 150 blessés lors d'attaques de drones dans la ville d'Omdurman le 13 janvier. De graves inquiétudes persistent également pour les civils du Nord-Darfour, où les attaques menées contre les groupes ethniques africains, en particulier les Zaghawa et les Fur, continuent de faire d'horribles victimes.
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