Afrique du Sud : Les conditions dramatiques des mineurs illégaux à Buffelsfontein
Les conditions des mineurs illégaux en Afrique du Sud continuent de faire la une après le drame survenu dans la mine abandonnée de Buffelsfontein, près de Stilfontein. Selon les autorités, au moins 87 personnes ont perdu la vie, piégées sous terre, dans une crise tragique exacerbée par les décisions controversées des forces de l’ordre.
Dans le cadre d’une opération visant à lutter contre l’exploitation minière illégale, la police a pris la décision de couper l'approvisionnement en vivres pour contraindre les mineurs à quitter la mine. Malheureusement, cette stratégie a eu des conséquences dramatiques. Nombreux sont ceux qui sont morts de faim et de maladies dans l’obscurité des galeries.
Lucky Mbizana, un homme qui a livré des vivres aux travailleurs dans les galeries, raconte l'horreur de la situation : "Je leur apportais de la nourriture et du bois pour allumer du feu à l'aide d’une corde. Une fois, la police tirait des balles en caoutchouc et utilisait du spray au poivre, ce qui m’a brouillé la vue et m’a fait tomber."
Les conditions de vie dans la mine étaient devenues insoutenables. Setswana, une mineuse anonyme, témoigne également : "La police était en haut et nous ne pouvions plus obtenir de ravitaillement en nourriture. C’est là que les gens ont commencé à tomber malades, certains sont morts et il y avait de plus en plus de cadavres. C'était comme dans un film d'horreur, mais la douleur, c'est que c’était la réalité."
Au total, 246 survivants ont été extraits des galeries par les secours. Pourtant, malgré ces opérations de sauvetage, la crise demeure. Les autorités sud-africaines sont aujourd’hui confrontées à une vague d’indignation croissante concernant leur gestion de cette tragédie. Leur stratégie, consistant à couper l'accès aux vivres, a été largement critiquée, notamment en raison des lourdes pertes humaines qu’elle a entraînées. En effet, près de 2 000 mineurs travaillaient illégalement dans cette mine abandonnée depuis août dernier, souvent poussés par la pauvreté et le chômage dans la région.
Le bilan humain, l’inaction des autorités et l'ampleur du drame ont créé un climat de tension et d’indignation dans le pays. Les mineurs illégaux, considérés par beaucoup comme des victimes des inégalités sociales, continuent de souffrir dans l’ombre des politiques publiques.
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