RDC : à Goma, les chefs religieux ouvrent le dialogue avec le M23
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Mercredi 12 février, une délégation de chefs religieux s’est rendue à Goma, ville sous contrôle du M23 depuis plusieurs semaines, pour rencontrer les dirigeants du mouvement rebelle et de l’Alliance Fleuve Congo.
Cette rencontre intervient dans un contexte de tensions persistantes, alors que les combats ont déjà fait plus de 2 000 morts depuis la prise de la ville fin janvier.
Parmi les figures présentes, Corneille Nangaa, leader de l’Alliance Fleuve Congo, ainsi que Willy Ngoma, porte-parole du M23, ont échangé avec des évêques et des prêtres, dont Donatien Nshole, personnalité influente de l’Église catholique. Objectif affiché : comprendre les intentions des rebelles et plaider pour une sortie de crise pacifique.
Un dialogue inédit mais des doutes persistants
À l’issue de la rencontre, Donatien Nshole a affirmé avoir obtenu des réponses rassurantes sur les intentions du M23. "Nous avons reçu des réponses plutôt rassurantes : ils ne sont pas dans la logique de la balkanisation ni de l’exploitation illicite. Ils nous ont expliqué ce qui se passe dans ce domaine. Ce fut aussi l'occasion de demander la réouverture de l’aéroport et du port, et de plaider pour la fin rapide de la guerre, car nous restons convaincus que la solution à cette crise n'est pas militaire", a-t-il déclaré.
Dans la ville, la population est partagée entre espoir et scepticisme. Certains, comme Bahati Faustin, voient en cette initiative un pas vers la paix : "Nous avons tous besoin de paix et ce sont eux qui ont le pouvoir de diriger et d’apporter cette paix. Que Dieu leur accorde sa grâce pour qu'ils réussissent. Nous serons derrière eux."
D’autres estiment cependant que cette démarche arrive trop tard. "Ils ont bien fait de venir, mais ils sont en retard, car cela a commencé il y a longtemps. Cela a commencé il y a longtemps, et ils auraient dû venir avant que cela ne commence, pas après. Ce ne sera pas facile pour eux de nous sortir de la situation dans laquelle nous sommes", regrette Bisimwa Badeja, habitant de Goma.
Alors que les combats persistent dans l’est du pays, la situation humanitaire à Goma continue de se détériorer. Des milliers de déplacés fuient les affrontements, tandis que les infrastructures essentielles, comme l’aéroport et le port, restent paralysées.
Cette rencontre suffira-t-elle à amorcer un véritable processus de paix ? Rien n’est moins sûr. En attendant, la population, prise en étau entre violences et incertitudes, attend des actes concrets pour sortir de la crise.
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