Suspension de l’USAID : une menace pour la lutte contre le VIH/sida
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L'arrêt brutal des financements américains pour la lutte contre le VIH/sida en Afrique, suite à la suspension de l’USAID, a des conséquences dramatiques pour des millions de personnes.
Ce programme initié par le président George W. Bush, a permis de sauver des vies en offrant des traitements et des services médicaux aux populations vulnérables. Cependant, cette aide a été suspendue par l’administration Trump dans le cadre de son gel de 90 jours des financements étrangers.
Un revers dévastateur pour les malades du VIH
En Afrique, le Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) représente un soutien crucial pour des millions de personnes vivant avec le VIH. Depuis sa création en 2003, il a permis de sauver plus de 26 millions de vies. Le gel des financements a entraîné la fermeture d'ONG financées par l'USAID et la suspension des services essentiels, tels que les traitements antirétroviraux, pourtant vitaux pour la survie des malades. Le 28 janvier, des dérogations ont été émises, mais elles sont loin de combler le vide laissé par l'arrêt du programme.
Florence Makumene, une résidente de Harare au Zimbabwe, témoigne des difficultés croissantes auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH : « Le départ des donateurs et de leur financement est un revers majeur. Nous sommes comme des orphelins, nous n'avons personne vers qui nous tourner. Tous les progrès sont en train d'être annulés. Nous revenons à l'époque où la séropositivité était synonyme de mort. Nous avons besoin d'aide », a-t-elle expliqué.
L'impact sur les travailleurs sociaux est tout aussi dramatique. Sibusisiwe Ngalombi, travailleur social, confie : « En tant que travailleurs sociaux, nous ne sommes plus en mesure de conseiller et d'orienter les enfants de cette communauté. Ils n'ont plus personne vers qui se tourner, surtout les adolescents à partir de 13 ans. L'arrêt soudain du financement signifie que nous ne sommes plus en mesure d'accomplir nos tâches et d'aider ces enfants. »
Des conséquences irréversibles pour les prochaines générations
Les conséquences de cette suspension de l’aide américaine sont tragiques. Selon Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA, « 3,4 millions d'orphelins du sida s'ajoutent à ce que nous avons déjà. Cela va coûter des vies. Si le gouvernement américain ne change pas d'avis et ne maintient pas son leadership, cela aura des conséquences fatales sur la lutte contre le sida. »
Elle souligne également la responsabilité des États africains dans ce combat : « Nous pouvons travailler avec les États-Unis pour réduire leur contribution, mais cela doit se faire de manière à sauver des vies et garantir l'efficacité de nos systèmes de santé. »
Le PEPFAR a joué un rôle déterminant en Afrique, finançant des milliers d'ONG et soutenant directement les systèmes de santé publics, en payant les salaires de dizaines de milliers de travailleurs de la santé spécialisés dans la lutte contre le VIH. La réduction drastique de ce financement menace aujourd'hui des décennies de progrès dans la lutte contre l’épidémie.
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