...

Logo Pasino du Havre - Casino-Hôtel - Spa
in partnership with
Logo Nextory

RDC : Bukavu capturée, les familles des soldats congolais en détresse

• Feb 21, 2025, 11:40 AM
3 min de lecture
1

Alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, continuent leur avancée en République Démocratique du Congo, la prise de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, le 16 février, a marqué une étape cruciale dans leur offensive. Cette avancée a plongé la population dans la terreur, en particulier les familles des soldats congolais, qui se retrouvent dans des conditions précaires, sans nouvelles de leurs proches et sans aide.

Parmi les plus touchées figurent les épouses et enfants des soldats congolais, contraints de fuir les camps militaires et les zones d'affrontement. Ces familles se retrouvent aujourd'hui sans ressources et sans nouvelles de leurs proches, dans un climat d’incertitude totale. Plusieurs d'entre elles se sont réfugiées dans l’école primaire Furaha, dans la ville de Goma, où elles vivent depuis plusieurs semaines dans des conditions déplorables.

Francine Nkanga, l'épouse d’un soldat congolais, raconte les conditions de vie difficiles auxquelles elle et ses enfants sont confrontés. "Nous vivions dans le camp de Katindo, où on nous a demandé de partir lorsque les nouveaux soldats sont arrivés, prétendant que nos maris étaient leurs ennemis. Cela nous a obligées à venir dans cette école. La vie ici est très difficile. Nos enfants pleurent de faim et de souffrance, mais nous n’avons nulle part où aller. C’est pour cela que nous sommes ici", témoigne-t-elle.

Les familles, qui ont été déplacées à plusieurs reprises, sont désormais prises en charge dans les salles de classe, faute d’abris. Mais l'angoisse persiste, alimentée par l'absence de nouvelles de leurs maris et pères, partis défendre le pays.

Le désespoir des enfants

Trésor Bahati, le fils d’un soldat, vit la même incertitude. "J'appelle mon père pour lui parler de notre situation et voir comment nous allons continuer nos études. Les enfants sont malades et nous n'avons pas de nouvelles de notre père. Cela nous inquiète", déclare-t-il. Comme beaucoup d’autres enfants de soldats, Trésor se retrouve désemparé face à l’impossibilité de joindre son père et face à l’absence d'un avenir immédiat.

Les familles attendent avec impatience des nouvelles des soldats disparus, mais les communications sont coupées, et l’incertitude sur le sort des militaires reste entière.

Des écoles prises en otage

La situation est d’autant plus complexe pour l’école primaire Furaha, qui accueille ces familles. Le directeur, Buhuma Hangi, explique qu’il se trouve dans l’incapacité de rouvrir l’établissement comme demandé par les nouvelles autorités du M23. "Le gouvernement nous a demandé, nous, le gouvernement en place, de commencer les services scolaires. Mais ici, nous rencontrons des difficultés. Parce que les salles de classe sont occupées par les femmes de militaires, les enfants. Personnellement, je ne sais pas quoi faire", déclare-t-il.

L’école, un lieu censé être dédié à l’éducation des enfants de Goma, est ainsi transformée en abri de fortune. Les familles se battent pour survivre, sans savoir combien de temps elles devront encore vivre dans ces conditions.

Alors que la guerre continue de ravager la région, les familles de soldats abandonnées se battent pour leur survie et celle de leurs enfants. L’absence de nouvelles, les conditions de vie précaires, et la violence du conflit les plongent dans un profond désespoir.