RDC : Goma subit une crise financière sans précédent

Deux mois après la prise de contrôle de la ville par le M23, Goma est plongée dans une crise financière sans précédent.
La fermeture des banques, mesure de sécurité prise après les affrontements, a paralysé l'économie locale et laissé des milliers de familles dans une situation désespérée.
Furaha Pendeza, mère de six enfants, nous fait part de sa difficulté à vivre sans accès à son compte bancaire : "Depuis que les banques ont fermé, la vie est devenue trop difficile. J'ai une carte bancaire, mais il n'y a aucun moyen d'effectuer un retrait. Trouver de la nourriture pour ma famille est devenu un véritable combat", confie-t-elle, le visage marqué par l'inquiétude.
Les rues, autrefois animées par le commerce et la vie quotidienne, sont aujourd'hui désertes. La fermeture des banques a stoppé la circulation de l'argent, paralysant l'activité économique.
"Nous traversons une période très difficile et nous souffrons. Nous travaillons, mais il n'y a pas moyen d'accéder à l'argent. La circulation de l'argent est bloquée", explique Amani Chirimwami, un habitant de Goma.
Cette fermeture aggrave une situation déjà difficile, laissant la population dans une impasse. Aline Safari, commerçante, témoigne : "Nous travaillons avec les banques, nous retirons de l'argent à la banque, ce qui nous permet de travailler aussi.
Mais pour l'instant, les banques sont fermées et il est difficile pour nous d'obtenir de l'argent pour travailler. Nous ne pouvons pas travailler si les banques sont fermées. "Nous demandons aux dirigeants de trouver un moyen de rouvrir les banques pour que nous puissions travailler".
Face au manque de liquidités à Goma, de nombreux habitants se rendent à Gisenyi, au Rwanda, pour retirer de l'argent de leurs comptes bancaires. Eunice Bieka, une habitante de Goma, explique : "Je viens du Rwanda, je suis allée retirer de l'argent parce que nous avons déjà un problème chez nous, les banques sont fermées.
Les institutions bancaires attendent l'accord de Kinshasa pour rouvrir leurs portes, tandis que la population continue de payer un lourd tribut. Cette situation met en évidence la fragilité de l'économie locale et les conséquences désastreuses de la crise sécuritaire sur la vie quotidienne des habitants de Goma.