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Des trésors culturels togolais dispersés en Allemagne

Culture • Jun 11, 2024, 9:21 AM
3 min de lecture
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À la recherche des biens culturels togolais en Allemagne. Derrière les portes de ce musée à Berlin, en Allemagne, un travail de mémoire est en cours.

Le chercheur togolais Toffa Ohiniko Mawussé s'efforce de retrouver des biens culturels du Togo. Il fait ses recherches au musée ethnologique à Berlin-Dahlem en Allemagne. Depuis son arrivée, il y a six mois, il a déjà recensé des œuvres majeures de la culture togolaise.

"J’ai recensé déjà, au-delà de 1500 vers 2000 objets provenant de l’ancienne colonie du Togo ", explique Dr. Toffa Ohiniko Mawussé.

Parmi ces objets, on trouve des tam-tams parlants de la culture éwé du sud du Togo et un collier traditionnel Kabiyè du nord du pays. Ces artefacts ont été transportés à Berlin pendant la période coloniale allemande au Togo, entre 1884 et 1918.

"C’est le tam-tam parlant de nos ancêtres. Le tam-tam qui est utilisé pour envoyer des messages aux communautés. C’est l’Atumpani " explique Dr. Toffa Ohiniko Mawussé.

Des trésors culturels togolais sont donc conservés en Allemagne, tandis que le Togo reste souvent dans l'ombre pendant que plusieurs pays réclament le retour de leurs œuvres culturelles d’Europe.

Pour Dr. Toffa Ohiniko Mawussé, il faudra d’abord discuter avec les communautés à qui appartenaient les objets et ensuite avec les gouvernants africains qui doivent porter le projet.

"Ce n’est pas simplement un objet, c’est une histoire, c’est une culture. C’est une vie. C’est un savoir que les gens vivent aujourd’hui ", souligne le chercheur togolais.

Chaque œuvre retrouvée est un pas de plus vers la réappropriation de l'héritage culturel togolais. Et sur place à Lomé, le sujet des biens culturels du Togo en Allemagne commence à faire débat au sein de la communauté universitaire.

Et le Kokou Azamédé, enseignant-chercheur à l’université de Lomé soutient qu’il faudra une démarche auprès des communautés avant de parler de restitution des œuvres.

"Restituer, c’est d’abord savoir, ce qu’il faut rendre. Et ensuite, ceux à qui, il faut restituer ont aussi le droit de s’informer d’abord sur le processus " soutient-il.

"Donc, une communauté ne peut réclamer que lorsqu’elle est au courant que ces objets sont quelque part. Nous sommes dans le processus d’information, pour le moment, jusqu’à ce que les communautés s’informent et par la suite les décisions de ces communautés se feront savoir ", ajoute Azamédé.

Le chemin vers la restitution est encore long, mais les recherches en cours et les débats autour laissent espérer un avenir où ces trésors culturels pourraient retrouver leur place d'origine.