L’Égypte inaugure le plus grand musée du monde antique
L’Égypte a inauguré samedi le Grand Musée égyptien (GEM), un projet colossal destiné à offrir une vitrine moderne à l’un des plus anciens patrimoines du monde. L’événement, marqué par un spectacle de drones dessinant dans le ciel des figures de dieux antiques et des pyramides, symbolise la volonté du pays d’allier tradition et modernité.
Situé à proximité des pyramides de Gizeh et du Sphinx, ce musée, dont la construction a duré près de vingt ans, constitue la pièce maîtresse des efforts du gouvernement pour relancer le secteur touristique et dynamiser une économie en difficulté.
Lors de la cérémonie d’ouverture, à laquelle assistaient des membres de familles royales européennes et arabes, ainsi que plusieurs chefs d’État et de gouvernement, le président Abdel-Fattah el-Sissi a appelé à faire du musée « une plateforme de dialogue, un lieu de connaissance, un forum pour l’humanité et un phare pour tous ceux qui aiment la vie et croient en la valeur de l’humanité ».
Lancé en 2005 sous la présidence de Hosni Moubarak, le projet d’un coût estimé à plus d’un milliard de dollars a été retardé à plusieurs reprises, notamment après le soulèvement de 2011 et, plus récemment, en raison du conflit de douze jours entre Israël et l’Iran survenu en juin dernier.
Le GEM ambitionne d’accueillir jusqu’à cinq millions de visiteurs par an, selon le ministre du Tourisme et des Antiquités Sherif Fathy. Cela le placerait parmi les musées les plus fréquentés au monde : en 2024, le Louvre à Paris en a reçu 8,7 millions, le British Museum 6,5 millions et le Metropolitan Museum of Art de New York 5,7 millions.
La cérémonie d’ouverture a offert un spectacle grandiose : un orchestre, des figurants costumés en anciens Égyptiens et un ballet de drones illuminant le ciel du plateau de Gizeh. Le président El-Sissi a également posé aux côtés de délégués de plus de 70 pays, parmi lesquels des représentants royaux de Belgique, d’Espagne, du Danemark, de Jordanie, des pays du Golfe et du Japon.
Cette inauguration, par son faste et sa portée symbolique, rappelle celle du canal de Suez en 1869, lorsque l’Égypte avait déjà rassemblé sur son sol une impressionnante assemblée de souverains et dignitaires étrangers.