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Kenya : Nairobi devient un centre de création de contenus

• Jan 3, 2025, 12:44 AM
3 min de lecture
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Au Kenya, où les emplois de bureau deviennent de plus en plus rares, les jeunes se tournent vers la création de contenu et la photographie pour gagner leur vie.

S’appuyant sur la technologie, beaucoup exploitent des plateformes comme TikTok, Instagram et YouTube pour rester en avance.

Le dimanche, des groupes de jeunes se réunissent avec leurs caméras, dansant de manière coordonnée avant de publier leur contenu sur ces plateformes.

Avec 35 % de la population kényane âgée de 15 à 34 ans, les Nations unies estiment que 67 % de cette tranche d'âge est au chômage.

Pour Vincent Otieno, 22 ans, la création de contenu représente une source de revenus essentielle pour lui et son groupe de six danseurs issus des bidonvilles de Nairobi.

Ils gagnent de l’argent grâce aux pourboires des fans sur TikTok, aux publicités sur YouTube, ainsi qu’aux performances lors de fêtes.

En moyenne, chaque membre du groupe gagne environ 120 dollars par mois.

"Nous publions sur Instagram, TikTok et YouTube, où nous gagnons environ cent dollars par mois, ce qui est mieux que rien", explique Otieno.

Pour Caycee Achieng Mboya, 25 ans, mannequin de mode urbaine également connue sous le nom de Lupita Nyakisumo, les réseaux sociaux sont un métier comme un autre.

Elle affirme que son compte TikTok, avec plus de 200 000 abonnés, est une plateforme où elle fait la promotion de divers produits pour ses clients.

En 2022, le gouvernement du comté de Nairobi a supprimé toutes les autorisations commerciales pour les photographes et cinéastes, jugeant ces permis obsolètes. Auparavant, des licences délivrées par le Kenya Film and Classification Board étaient nécessaires, et leur absence pouvait entraîner de lourdes amendes et des arrestations.

Le trio dynamique composé d’Angeline Muema, Trisha Pangie et Cecilia Nyambura, toutes âgées de 20 ans, crée du contenu sur TikTok depuis un an.

Angeline, encore étudiante, exprime ses doutes quant à la possibilité de trouver un emploi de bureau après l'obtention de son diplôme.

"Il vaut mieux que je fasse ces vidéos et que je gagne quelque chose plutôt que de rester oisive et de ne rien obtenir. Et au bout du compte, peut-être que je vais obtenir mon diplôme, oui, mais je pourrais ne pas trouver de travail. Alors, autant faire ces vidéos pour obtenir quelque chose", dit-elle.

Ensemble, le trio gagne 600 dollars par mois en interagissant avec des fans qui leur font des cadeaux monétaires.

Pendant ce temps, Mark Maranga, 25 ans, danseur diplômé en soins infirmiers et santé publique, s’est tourné vers la création de contenu sur les réseaux sociaux après avoir eu du mal à trouver un emploi.

Pour lui, la plateforme offre non seulement des revenus, mais également un moyen d’éviter les vices sociaux.

"Au lieu de s'engager dans des activités comme le vol ou les cambriolages, cela a aidé de nombreux jeunes. Ils s’impliquent dans des activités comme la danse et peuvent ainsi obtenir quelque chose. Avec l’argent qu’ils gagnent, même si ce n’est pas beaucoup, ils peuvent nourrir leurs familles", explique-t-il.

Pour de nombreux jeunes Kényans, créer du contenu pour les réseaux sociaux est devenu une bouée de sauvetage, offrant espoir et soutien financier dans un marché de l’emploi qui leur laisse peu d’autres options.