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Aux portes du Burundi, le désespoir des réfugiés congolais

• 12. des. 2025, 16:29
3 min de lecture
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Des milliers de réfugiés congolais continuent de franchir la frontière du Burundi pour échapper à l’intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo.

Dans la province du Sud-Kivu, l’offensive du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, selon des responsables régionaux, a déjà coûté la vie à plus de 400 civils.

Sur les hauteurs de Kansega, dans l’ouest du Burundi, un camp de fortune accueille désormais des centaines de familles arrivées après des jours de marche. Tous racontent des pertes, des violences et une fuite désespérée.

« Lorsque nous sommes arrivés au Burundi, nous avons été accueillis et placés sur cette terre où nous avons vécu dans des conditions très déplorables », témoigne Chance Mtubesha, un réfugié congolais. Sans eau, sans toilettes, sans abris dignes de ce nom, les survivants dorment à même le sol et peinent à trouver de quoi se nourrir.

Nayonde Mbilize, elle aussi réfugiée, décrit un parcours marqué par la disparition des siens et la destruction totale de son village : « Nous avons fui les combats et nous avons tout laissé derrière nous. Même nos enfants ont disparu. Tous les voisins ont été tués par les bombes, toutes les maisons ont brûlé, et nous sommes arrivés ici sans même avoir de vêtements. Ici, la nourriture manque, l’eau aussi. Nous dormons souvent sans manger. Quant à moi, je ne suis pas avec mon mari… je suis seule, comme vous le voyez. »

Selon les partenaires locaux de l’ONU, plus de 200 000 personnes ont été déplacées dans le Sud-Kivu depuis le 2 décembre. L’agence des Nations unies pour les réfugiés prévoit d’ouvrir de nouveaux camps pour faire face à un afflux toujours plus important.

Mais même au Burundi, la situation reste instable. Des obus sont récemment tombés dans la ville de Rugombo, de l’autre côté de la frontière, laissant craindre une extension du conflit sur le territoire burundais.

Cette flambée de violence intervient malgré un accord de paix signé à Washington entre les présidents congolais et rwandais. Le M23, exclu de l’accord, avait pourtant accepté un cessez-le-feu plus tôt dans l’année — un engagement que chaque camp accuse l’autre de violer.

Dans l’est du Congo, plus d’une centaine de groupes armés s’affrontent toujours pour le contrôle d’une région riche en minerais. Cette lutte alimente l’une des plus graves crises humanitaires au monde : plus de 7 millions de personnes y sont déjà déplacées, selon l’ONU.