États-Unis: six morts dans de nouvelles frappes contre des narcotrafiquants présumés, l’ONU s’inquiète
Par TV5MONDE avec AFP
Les États-Unis ont annoncé avoir tué six personnes lors de frappes menées dimanche 9 novembre 2025 contre deux embarcations dans le Pacifique. Cette campagne, qui aurait fait au moins 76 morts depuis septembre, est dénoncée par l’ONU et plusieurs pays pour de possibles exécutions extrajudiciaires.
Les États-Unis ont annoncé avoir tué six personnes lors de frappes menées dimanche 9 novembre 2025 contre deux embarcations dans le Pacifique. Cette campagne, qui aurait fait au moins 76 morts depuis septembre, est dénoncée par l’ONU et plusieurs pays pour de possibles exécutions extrajudiciaires.
Les autorités américaines ont indiqué lundi avoir tué six narcotrafiquants présumés lors d’une opération dans les eaux internationales de l’est du Pacifique. Selon le ministre de la Défense, Pete Hegseth, les deux navires visés étaient “associés à du trafic illégal de drogue”.
“Avec le président Trump, nous protégeons la patrie et tuons ces terroristes, membres de cartels, qui cherchent à faire du mal à notre pays et à nos concitoyens”, a déclaré le ministre sur le réseau social X, en diffusant une vidéo de l’attaque.
Ces frappes ont été menées contre des embarcations “dirigées par une organisation désignée comme terroriste”, a-t-il précisé.
Depuis début septembre, Washington mène des frappes aériennes régulières dans le Pacifique et surtout dans les Caraïbes contre des bateaux présentés comme appartenant à des trafiquants de drogue.
Une campagne contestée par l’ONU
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté lundi 10 novembre les États-Unis à enquêter sur la légalité de ces opérations, évoquant de “solides indices” d’exécutions “extrajudiciaires”.
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“J’ai demandé à l’administration américaine d’ouvrir une enquête, car elle doit se poser la question suivante : s’agit-il de violations du droit international des droits de l’homme ? S’agit-il d’exécutions extrajudiciaires ? Il existe de solides indices le laissant penser, mais une enquête s’impose”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Des critiques croissantes en Amérique latine
Dimanche, lors d’un sommet en Colombie, une cinquantaine de pays d’Amérique latine et de l’Union européenne ont rejeté “l’usage de la force”, une critique implicite adressée à Washington.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a dénoncé à cette occasion les “vieilles manœuvres” destinées selon lui à “justifier des interventions illégales”.
Avec cette nouvelle frappe, vingt embarcations ont désormais été visées depuis le début de la campagne américaine, pour un total d’au moins 76 morts, d’après un décompte établi à partir des chiffres officiels.
Washington invoque la lutte contre le terrorisme
Les États-Unis affirment mener ces opérations dans le cadre d’un “conflit armé” contre les cartels de la drogue latino-américains, assimilés à des groupes terroristes. Une note envoyée par le Pentagone au Congrès décrit les membres présumés de ces cartels comme des “combattants illégaux”.
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Le président Donald Trump justifie ces frappes au nom de la sécurité nationale, accusant notamment le président vénézuélien Nicolás Maduro de faire partie d’un cartel. Caracas dénonce de son côté des tentatives de déstabilisation de son régime.
Washington a déployé plusieurs navires de guerre, avions de chasse et un porte-avions dans la région.
Des victimes civiles dénoncées
Plusieurs gouvernements et familles de victimes contestent la version américaine, affirmant que certaines personnes tuées étaient des civils.
Les proches d’un Colombien tué lors d’une frappe précédente ont expliqué à l’AFP qu’il avait simplement pris la mer pour pêcher le sierra, le thon et le vivaneau.