Giorgia Meloni : "L'Italie n'est plus l'homme malade de l'Europe"

"L'Italie a retrouvé sa place dans le monde. Elle n'est plus considérée comme l'homme malade de l'Europe." C'est par ces mots que la cheffe de l'exécutif Giorgia Meloni a ouvert son discours très attendu lors de la Rencontre de Rimini, ce mercredi 27 août.
L'Europe a été au centre des premières minutes de son discours, avec une réflexion sur rôle que l'Italie entend jouer. Elle a souligné que l'Union européenne "est de plus en plus condamnée par l'insignifiance géopolitique" et est "incapable de répondre efficacement aux défis de compétitivité posés par la Chine et les États-Unis", en faisant alors référence au discours de Mario Draghi (article en italien), à Rimini, quelques jours plus tôt.
Elle a ajouté qu'elle avait exprimé, par le passé, bon nombre des critiques formulées aujourd'hui par les dirigeants européens. "Bon nombre des choses que j'ai entendues, je les ai également dites pendant des années. Et j'ai été critiqué par ceux qui, aujourd'hui, font ce constat", a-t-elle accusé.
Meloni met en avant son soutien à l'Ukraine
La Présidente du Conseil des ministres italien a réitéré sa volonté de maintenir l'Italie aux avant-postes des enjeux européens et internationaux.
Elle a alors cité la guerre en Ukraine, conflit pour lequel Rome a proposé le modèle de l'"article 5" de l'OTAN comme garantie de paix. Elle a également revendiqué un soutien militaire et politique à l'Ukraine (article en italien), qu'elle a qualifié de contribution concrète à la paix.
Après trois ans de guerre, "une lueur d'espoir pour une voie de négociation s'est ouverte, grâce à la résistance héroïque du peuple ukrainien et au soutien uni que l'Occident, l'Europe et l'Italie ont garanti, en dépit d'une opinion publique pas toujours convaincue", a-t-elle assuré.
Giorgia Meloni a également cité le Moyen-Orient. Elle a rappelé avoir condamné l'attaque du Hamas du 7 octobre et appelle à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pour mettre fin à une réaction israélienne "dépassant le principe de proportionnalité".
Elle a ensuite souligné l'importance stratégique du plan Mattei en Afrique, la nécessité d'intervenir sur les coûts de l'énergie pour aider les familles et les entreprises, et la nécessité d'entreprendre, au sein de l'Union, une politique efficace pour lutter contre le problème démographique.
Immigration, justice et natalité
Giorgia Meloni a ensuite accordé une large partie de son discours aux questions internes, réaffirmant, dans un premier temps, sa ligne dure en matière l'immigration. "Aucun juge, aucun politicien, aucun bureaucrate ne peut nous empêcher de garantir la sécurité des citoyens, de lutter contre les esclavagistes du troisième millénaire et de sauver des vies humaines", a-t-elle déclaré.
Elle a ensuite abordé la question de la justice, annonçant la poursuite des réformes "malgré les ingérences d'une minorité de juges politisés qui tentent de se substituer au Parlement et à la volonté populaire".
Concernant la réforme fiscale, elle a annoncé la révision de l'Irpef, l'impôt sur le revenu des personnes physiques. "Maintenant, il est temps de faire plus et de se concentrer sur la classe moyenne."
Giorgia Meloni a ensuite annoncé un plan pour la construction de maisons à bas prix. "Sans maison, il est difficile de construire une famille. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour reconstruire une société favorable à la famille et à la natalité, dans laquelle la parentalité est protégée et soutenue", a-t-elle affirmé.
Enfin, la cheffe de l'exécutif a insisté sur la question de l'éducation. "L'Italie est restée la seule nation d'Europe sans véritable égalité en matière d'éducation. Nous devons garantir aux familles la liberté éducative, en dépassant les vieilles idéologies."
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