Procès Le Scouarnec : le chirurgien est accusé d'avoir violé et agressé sexuellement 299 victimes
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Le procès du chirurgien à la retraite Joël Le Scouarnec a commencé lundi à Vannes pour le viol ou l'abus sexuel présumé de centaines de victimes. Au moins 299 victimes présumées, 158 garçons et 141 filles, qui étaient ses patients, sur une période de près de trente ans.
"J'ai commis des actes odieux", a admis M. Le Scouarnec devant le juge, "ce n'étaient que des enfants". L'homme de 74 ans risque jusqu'à 20 ans de prison s'il est reconnu coupable, en plus des 15 ans qu'il purge déjà depuis qu'il a été déclaré coupable de viol et d'agression sexuelle sur des enfants lors d'un autre procès en 2020.
L'ancien chirurgien a déclaré au tribunal qu'il reconnaissait avoir commis des viols et des agressions sexuelles, mais qu'il n'était pas totalement coupable de toutes les affaires, affirmant qu'il ne se souvenait pas de tout.
"Je suis conscient que ces blessures sont irréparables", a-t-il déclaré. "Je ne peux pas revenir en arrière, mais je dois à toutes ces personnes et à leurs proches d'assumer la responsabilité de mes actes."
Certaines victimes n'ont aucun souvenir des agressions car ils étaient inconscients à la sortie d'une lourde opération. Un homme, âgé aujourd'hui d'une trentaine d'années, a témoigné avoir été agressé lors d'une consultation en 1995, alors qu'il était encore un jeune garçon. "Je me souviens de certaines choses dans la salle de réveil. J'étais complètement paniqué. J'ai appelé mon père", a-t-il déclaré au tribunal.
Le procès de M. Le Scouarnec intervient alors que des associations s'efforcent de lever les tabous qui ont longtemps entouré les abus sexuels en France. L'affaire s'inscrit dans le sillage de l'affaire de viol très médiatisée de Gisèle Pélicot.
Cette dernière a été droguée et violée par son ex-mari et des dizaines d'autres hommes, qui ont été condamnés à des peines allant de trois à vingt ans de prison.
Le procès, qui doit durer mois, examinera les viols et autres abus présumés commis sur une période de 25 ans, entre 1989 et 2014. Le Scouarnec avait été condamné en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour possession et importation de matériel pédopornographique. Malgré cette condamnation, il a été nommé praticien hospitalier l'année suivante.
Certains groupes de protection de l'enfance se sont portés parties civiles, déclarant qu'ils espéraient un durcissement du cadre juridique pour prévenir de tels abus.
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