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Aux États-Unis, une femme contrainte de rendre son bébé après un échange d’embryons lors d’une FIV

Business • Feb 20, 2025, 11:47 AM
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Digne d'un scénario de comédie rocambolesque, l'histoire prêterait à sourire si ses conséquences émotionnelles et affectives n'étaient aussi lourdes. Il y a deux ans, Krystena Murray tombe enceinte en ayant recours à une fécondation in vitro (FIV). En décembre 2023, elle accouche d'un petit garçon en bonne santé. À sa grande surprise, elle découvre que la couleur de peau du nouveau-né est noire, alors qu'elle et son donneur de sperme sont tous les deux blancs.

Elle dit avoir appris plus tard que les médecins avaient transféré l'embryon d'une autre patiente au lieu du sien. Quoi qu'il en soit, la femme âgée de 38 ans décide d'élever l'enfant. Mais après avoir signalé la confusion à la clinique de fertilité, dit-elle, son personnel retrouve les parents biologiques de l'enfant et les prévient. Après des tests ADN, le couple exige la garde de l'enfant, que Krystena Murray perd cinq mois après l'accouchement.

"Brisée émotionnellement et physiquement"

Mais ce mardi, la femme originaire l'État américain de Géorgie, a lancé des poursuites contre la clinique Coastal Fertility Specialists, alléguant que sa négligence lui a causé une douleur et une angoisse permanentes.

"Je ne me suis jamais sentie aussi bafouée. La situation m'a brisée émotionnellement et physiquement", a déclaré Krystena Murray, lors d'une conférence de presse virtuelle. "J'ai passé toute ma vie à vouloir être mère. J'ai aimé, nourri et fait grandir mon enfant et j'aurais fait littéralement n'importe quoi pour le garder", explique celle qui n'a pas revu l'enfant qu'elle a porté et élevé jusqu'à ses cinq mois depuis la perte de sa garde.

Le cabinet médical a présenté ses excuses dans une déclaration envoyée par courriel. Celle-ci évoque "une erreur sans précédent qui a entraîné une confusion dans le transfert d'embryons". La clinique a indiqué que le personnel avait adopté de nouvelles mesures pour éviter que des erreurs similaires ne se reproduisent à l'avenir.

"Il s'agit d'un événement isolé qui n'a pas affecté d'autres patients", précise Coastal Fertility Specialists via un communiqué. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les personnes touchées par cet incident".

Une erreur "extrême et scandaleuse"

Selon Krystena Murray, tout semblait normal lorsqu'elle a commencé son traitement au début de l'année 2023. Celui consistait en des injections pour stimuler la production d'ovules, qui ont ensuite été prélevés et fécondés en laboratoire à l'aide du sperme d'un donneur. Elle a déclaré être tombée enceinte la deuxième fois qu'un embryon a été implanté dans son utérus.

Une erreur "extrême et scandaleuse" pour Krystena Murray, devenue selon ses mots "une mère porteuse involontaire, contre son gré, pour un autre couple". Elle demande aujourd'hui des dommages et intérêts dont les détails n'ont pas été divulgués. Selon son avocat, elle ignore encore ce qu'il est advenu de ses propres embryons.

Le cabinet d'avocats auquel elle a recours représente un millier de patients qui ont intenté des actions contre des cliniques de fertilité, souvent pour des erreurs telles que des embryons perdus ou endommagés, parce qu'ils ont été stockés dans des congélateurs défectueux ou qu'ils ont été manipulés sans précautions suffisantes. Selon Adama Wolf, l'un des avocats mobilisés sur l'affaire, les transferts de mauvais embryons aux patientes ne sont pas rares.

"Les cliniques de fertilité effectuent un travail d'une importance vitale", explique Adam Wolf. "Ce travail extraordinaire s'accompagne d'une véritable responsabilité. Et lorsque les cliniques de fertilité commettent des erreurs comme celle-ci, les conséquences peuvent changer des vies".