Australie : lourdement armé, complotiste, survivaliste… le meurtrier de deux policiers recherché

La police australienne continue, ce mercredi 27 août, de rechercher un homme accusé d'avoir abattu, la veille, deux policiers et d'en avoir blessé gravement un troisième. La chasse à l'homme, lancée à Porepunkah, dans le sud-est du pays, ainsi que dans les forêts environnantes se poursuit.

La police a identifié le tireur comme étant Dezi Bird Freeman, 56 ans. Lourdement armé, cet homme est expérimenté dans les techniques de survie en milieu sauvage, "ce qui constitue un défi pour les autorités", a déclaré aux journalistes le commissaire en chef de la police de Victoria, Mike Bush.

Il est également décrit comme un théoricien du complot radicalisé ayant déjà fait état de sa haine envers la police. Il s'auto-proclame "citoyen souverain", refusant de se soumettre aux lois en vigueur, selon les médias locaux. Ces derniers ont également cité une vidéo dans laquelle Dezi Freeman tentait, sans succès, d'arrêter un magistrat et des policiers alors qu'il se représentait lui-même lors d'une audience.

Les membres des mouvements autoproclamés de citoyens souverains utilisent des théories juridiques réfutées pour rejeter l'autorité du gouvernement. Dans une décision rendue en 2024 par la Cour suprême de Victoria, où Dezi Freeman a tenté de contester une longue suspension de son permis de conduire, un juge a écrit que l'homme avait "des antécédents de rencontres désagréables avec des policiers" qu'il qualifiait dans ses conclusions à la cour de "nazis" et de "voyous terroristes".

Selon les rapports, l'homme a changé brusquement de comportement pendant la pandémie de Covid-19, devenant un critique virulent des mesures d'urgence prises par le gouvernement. En 2021, Dezi Freeman a même participé à une tentative visant à faire juger le Premier ministre de l'État de Victoria, Daniel Andrews, pour trahison.

"Assassinés de sang-froid"

Il est accusé d'avoir tué deux agents de 59 ans et 35 ans lorsque dix policiers sont entrés, mardi, dans sa propriété pour exécuter un mandat de perquisition. Les agents "ont été accueillis par le délinquant et ont été assassinés de sang-froid", a déclaré Mike Bush.

Les membres du syndicat de police de l'État ont été frappés par un "sentiment de terreur choquant et inquiétant", a déclaré Wayne Gatt, secrétaire de l'Association de police de Victoria.

Mike Bush n'a pas donné beaucoup de détails sur la raison de cette perquisition, et a assuré qu'il était "trop tôt" pour dire s'il avait été motivé pour des raisons idéologiques lorsqu'il a ouvert le feu. Cependant, le chef de la police a précisé que des membres d'une unité chargée d'enquêter sur les délits sexuels et la maltraitance des enfants était présente sur les lieux.

La femme et les deux filles de Dezi Freeman, initialement introuvables, se sont rendues à la police mardi soir.

Pour la deuxième journée consécutive, les habitants de cette petite ville de 1 000 habitants, située à quelque 300 kilomètres au nord-est de Melbourne, sont invités à se confiner. "Soyez vigilants, protégez-vous", a exhorté Mike Bush. "Ne sortez pas si vous n'en avez pas besoin."

Les bâtiments publics et l'aérodrome voisin ont été fermés. Mardi, l'école, comptant un peu plus de 100 élèves, avait été placée en confinement pendant des heures avant que les élèves ne soient autorisés à rentrer chez eux.

Des fusillades rares en Australie

La mort de policer en exercice est rare dans le pays. Le dernier agent à avoir été abattu dans l'exercice de ses fonctions remonte à 2023, dans l'État d'Australie-Méridionale, selon le Mémorial national de la police.

En 2022, deux agents ont été abattus par des extrémistes chrétiens dans une propriété rurale de l'État du Queensland. Les trois tireurs impliqués dans cet incident, des complotistes qui haïssaient la police, ont été abattus par des agents après un siège de six heures dans la région de Wieambilla.

Les fusillades de masse sont également peu courantes en Australie. Un massacre perpétré en 1996 dans la ville tasmanienne de Port Arthur, où un tireur isolé a tué 35 personnes, a incité le gouvernement à durcir considérablement la législation sur les armes à feu et a rendu beaucoup plus difficile l'acquisition d'armes à feu pour les Australiens.