Abou Dhabi : l'annexion israélienne de la Cisjordanie, "une ligne rouge"

Alors que les ministres d’extrême droite israéliens poussent pour la colonisation de la plus grande part possible des Territoires palestiniens, Abou Dhabi hausse le ton envers Tel Aviv.
Anwar Gargash, un haut diplomate émirati, et Lana Nusseibeh, ministre adjointe au ministère des Affaires étrangères émiraties ont déclaré que l'annexion de la Cisjordanie occupée par Israël "serait une ligne rouge" et mettrait fin aux Accord d’Abraham.
"(L'annexion) compromettrait gravement la vision et l'esprit des Accords (d'Abraham), mettrait fin à la poursuite de l'intégration régionale et modifierait le consensus largement partagé sur la trajectoire de ce conflit, deux États vivant côte à côte en paix, prospérité et sécurité", a déclaré Lana Nusseibeh.
Ces documents, négociés par le président américain Donald Trump lors de son premier mandat, signés il y a tout juste cinq ans, actaient la normalisation des relations bilatérales entre les deux pays, et ont permis à l'Etat hébreux d'établir des liens diplomatiques avec Bahreïn et le Maroc. Donald Trump espérait également que les Accords s'étendraient pour inclure la puissance régionale, l'Arabie saoudite.
Cette déclaration intervient quelques jours après les révélations de plusieurs médias israéliens sur un débat à la Knesset consacré à l’opportunité d’annexer des territoires en Cisjordanie en réponse à la reconnaissance de la Palestine envisagée par plusieurs pays.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a lui dévoilé une carte lors d'une conférence de presse mercredi, montrant l'annexion des quatre cinquièmes de la Cisjordanie, avec six villes palestiniennes laissées avec une autonomie limitée.
Israël continue de bombarder Gaza
L'avertissement est survenu alors qu'Israël poursuit sa dernière offensive majeure sur la ville de Gaza, au nord de l'enclave, frappée par la famine. Les frappes israéliennes ont continué tard mercredi, tuant au moins 113 personnes en 24 heures, selon les responsables locaux de la santé.
Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a déclaré dans sa dernière mise à jour mercredi que le nombre de morts dans le territoire s'élève désormais à 63 746, depuis qu'Israël a lancé son offensive sur Gaza il y a 23 mois.
Les chiffres ne distinguent pas les victimes civiles des combattants, bien que les Nations Unies affirment que plus des deux tiers des décès qu'elles ont pu vérifier de manière indépendante étaient des femmes et des enfants.
Le ministère a également déclaré que six autres personnes sont mortes mercredi de causes liées à la malnutrition, dont un enfant, alors qu'Israël continue de restreindre le flux de nourriture et de produits de première nécessité dans l'enclave, aggravant une crise humanitaire déjà sombre.
Ils ont ajouté que les décès liés à la famine ont maintenant grimpé à 367, dont 131 enfants. Israël fait face à une pression mondiale croissante concernant sa conduite de la guerre suite à l'incursion dirigée par le Hamas le 7 octobre 2023.
Une grande partie de la communauté internationale accuse Netanyahou de fabriquer une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et d'utiliser la nourriture et les médicaments comme armes de guerre, ce qui constitue une violation du droit international.
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