L'ancien directeur du FBI James Comey inculpé de deux chefs d'accusation

L'ancien directeur du FBI, James Comey, a été inculpé de deux chefs d'accusation liés à des déclarations faites lors de son témoignage devant le Congrès en 2020.
L'ex-directeur du FBI est accusé d'avoir fait une fausse déclaration et fait entrave à la justice dans une affaire pénale déposée quelques jours après que le président Donald Trump a semblé inciter son procureur général à poursuivre l'ex-chef du FBI et d'autres ennemis politiques présumés, comme l'ancien directeur de la CIA John Brennan.
Les procureurs ont évalué si James Comey avait menti aux législateurs lors de son témoignage du 30 septembre 2020 concernant l'enquête sur les liens entre la Russie et la campagne présidentielle de Trump en 2016. Il encourt jusqu'à cinq ans de prison.
L'acte d'accusation a été déposé alors que la Maison-Blanche a pris des mesures pour exercer une influence de manière sans précédent sur les opérations du ministère de la Justice, brouillant la frontière entre le droit et la politique pour une agence où l'indépendance dans la prise de décision en matière de poursuites est un principe fondamental.
L'acte d'accusation fait de Comey le premier ancien haut fonctionnaire du gouvernement impliqué dans l'un des principaux motifs de plainte de Donald Trump, l'enquête – désormais conclue – sur l'ingérence russe dans l'élection de 2016, à faire face à des poursuites. Trump a pendant des années qualifié cette enquête de "canular" et de "chasse aux sorcières", malgré plusieurs examens gouvernementaux montrant que Moscou est intervenu en faveur de la campagne du républicain, et a clairement exprimé son désir de représailles.
L'affaire pénale risque de renforcer les inquiétudes selon lesquelles le ministère de la Justice, sous la direction de la procureure générale Pam Bondi, est instrumentalisé pour poursuivre des enquêtes et maintenant des poursuites contre des personnalités publiques que le président considère comme ses ennemis politiques.
L'enquête est menée par la fraichement nommée Lindsey Halligan, une ancienne conseillère de la Maison-Blanche. Le 19 septembre dernier, son prédécesseur – le procureur fédéral Erik Siebert – avait annoncé sa démission, quelques heures après que Donald Trump eut publiquement réclamé son départ. Selon la presse américaine, Erik Siebert avait refusé, faute de preuves suffisantes, d'engager des poursuites contre Letitia Jame,s mais aussi James Comey.
Trump a salué jeudi l'acte d'accusation comme une "JUSTICE POUR L'AMÉRIQUE !" sur ces réseaux sociaux. Pam Bondi, une fidèle de Trump, et le directeur du FBI Kash Patel, un critique de longue date de l'enquête russe, ont publié des déclarations similaires. "Personne n'est au-dessus des lois", a-t-elle déclaré.
L'ancien directeur du FBI, dans une vidéo qu'il a postée après son inculpation, a déclaré : "Mon cœur est brisé pour le ministère de la Justice mais j'ai une grande confiance dans le système judiciaire fédéral, et je suis innocent. Alors, faisons un procès."
James Comey a été licencié quelques mois après le début du premier mandat de Donald Trump et depuis lors, il est resté une cible majeure pour les partisans de Trump cherchant des représailles liées à l'enquête russe. Il a été visé nommément dans une publication sur les réseaux sociaux samedi, dans laquelle Trump semblait s'adresser directement à Pam Bondi pour qu'elle porte des charges contre Comey et se plaignait que les enquêtes du ministère de la Justice sur ses ennemis n'avaient pas abouti à des affaires pénales.
"Nous ne pouvons plus attendre, cela tue notre réputation et notre crédibilité", a écrit Trump, faisant référence au fait qu'il avait lui-même été inculpé et destitué plusieurs fois. "LA JUSTICE DOIT ÊTRE RENDUE, MAINTENANT !!!"
Colère persistante concernant l'enquête russe
Trump a pendant des années fulminé contre la conclusion des agences de renseignement américaines selon laquelle la Russie l'avait préféré à Clinton, une démocrate, lors de l'élection de 2016, ainsi que contre l'enquête criminelle qui a tenté de déterminer si sa campagne avait conspiré avec Moscou pour influencer le résultat de cette élection.
Les procureurs dirigés par le conseiller spécial Robert Mueller n'ont pas établi que Trump ou ses associés avaient conspiré avec la Russie de manière criminelle, mais ils ont trouvé que la campagne de Trump avait bénéficié de l'aide de Moscou.
L'acte d'accusation intervient dans le contexte d'un effort du gouvernement de Donald Trump pour recadrer l'enquête russe comme le fruit d'un effort sous le président démocrate Barack Obama de surévaluer l'ingérence de Moscou dans l'élection et de discréditer la légitimité de la victoire de Trump.
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