Aux États-Unis, l'orthodoxie gagne du terrain grâce aux réseaux sociaux
Chaque dimanche, la cathédrale Sainte-Sophie de Los Angeles, aux États-Unis, est remplie de fidèles de tous âges qui assistent à la messe avec dévotion.
Derrière ces images traditionnelles, une nouvelle tendance qui se développe aux États-Unis : la hausse de la visibilité de l'orthodoxie sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux. Pour de nombreux jeunes, le premier contact avec l'orthodoxie ne se fait plus à l'église, mais à travers des vidéos, des messages et des discussions en ligne.
"Je pense que, comme la plupart des gens, mon orthodoxie s'est faite grâce à internet", témoigne Abia Aylie, 28 ans, baptisée orthodoxe en avril 2024.
Le nombre de conversion "globalement stable"
Parfois qualifiée de "secret le mieux gardé" des États-Unis, l’orthodoxie serait pratiquée par environ 1 % des adultes américains, selon le Pew Research Center.
Une étude de l' Orthodox Studies Institute, affilié au St. Constantine College à Houston, publiée en juillet 2024, et se basant sur des données de 20 paroisses dans 15 États, révèle une augmentation du nombre de conversion en 2022 par rapport à 2021 ( passant de 100 à 186 conversions) après une chute significative en 2020 ( 59 conversions), à la suite du Covid-19.
Malgré cette fluctuation, selon Matthew Namee directeur exécutif de l' Orthodox Studies Institute, le nombre de conversion resterait "globalement stable, au moins jusqu'en 2022".
De l'écran à l'église
Alors que le christianisme orthodoxe est une tradition incarnée qui exige une participation en personne, Internet a donné à son message une portée inédite depuis des siècles.
Selon le Canadien Jonathan Petzow, créateurs de contenu populaires sur les réseaux sociaux, les contenus en ligne ne peuvent cependant pas remplacer l'engagement personnel, au sein des églises.
"Beaucoup d'hommes orthodoxes en ligne se voient incité à aller à l'église. (Nous expliquons que) qu'il n'est pas possible de vivre cette foi uniquement par l'esprit", explique-t-il.
L'accroissement de la visibilité en ligne pose de nouveaux défis : encadrer les nouveaux convertis, éviter les malentendus, le risque de comportements extrêmes et la nécessité d'un équilibre entre la tradition et la communication moderne.
"Beaucoup de gens qui viennent au temple et essaient d'être parfaits ou trop stricts par rapport à ce qu'ils ont appris en ligne ont souvent du mal à rester. À Sainte-Sophie, nous encourageons une culture de l'humilité, de l'acceptation des erreurs et de la participation vulnérable", explique encore Abia Aylie.
Chaque semaine, les nouveaux convertis participent à des réunions informelles au cours desquelles ils partagent leurs expériences et posent des questions sur leur foi.
Parmi eux, Justin Braxton, pompier à Los Angeles, devenu chrétien orthodoxe il y a un an et demi. Se remémorant sa première expérience à l'église, il raconte : "Le service était à moitié grec et à moitié anglais, mais je ne pouvais pas m'arrêter de pleurer. J'ai pleuré pendant toute l'heure et demie", raconte-t-il.
Justin Braxton considère aujourd'hui l'orthodoxie à la fois comme un défi spirituel et comme une source de joie profonde.
"On jeune, on prie. La différence entre le plaisir et la joie, c'est que la joie est ce sentiment que l'on ressent après une dure séance d'entraînement, lorsqu'on se dit : oui, j'ai réussi", explique-t-il.
Dans les églises comme Sainte-Sophie, le cœur de la tradition reste inchangé.
La communauté, l'engagement et l'expérience spirituelle continuent d'attirer les nouveaux et les anciens fidèles.
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