Mark Carney, le nouveau Premier ministre canadien, surfe sur la vague anti-Trump

L'économiste et ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, 59 ans, a prêté serment ce vendredi en tant que nouveau Premier ministre du Canada, en remplacement de Justin Trudeau, qui avait annoncé sa démission en janvier dernier mais qui était resté au pouvoir jusqu'à ce que le Parti libéral au pouvoir élise son successeur.
Mark Carney aura désormais pour tâche de diriger un pays en pleine guerre commerciale avec son puissant voisin et alors que Donald Trump multiplie les discours acrimonieux laissant entendre que le Canada deviendra le 51e Etat des Etats-Unis.
Mais ce contexte politique international tendu pourrait redonner des couleurs au parti Libéral du nouveau Premier ministre. Usé par les dix ans de mandat de Justin Trudeau le Parti libéral semblait promis à une défaite électorale historique cette année, jusqu'à ce que TD. rump ouvre les hostilités. Une aubaine pour Mark carnez qui a su capitaliser sur sa "résistance" face à Washington. A tel point que le parti et son nouveau chef pourraient sortir vainqueurs des élections, dont la date n'a pas encore été annoncée.
M. Carney a déclaré qu'il était prêt à rencontrer M. Trump s'il faisait preuve de "respect pour la souveraineté du Canada" et s'il était disposé à adopter "une approche commune, une approche beaucoup plus globale en matière de commerce".
Le 2 avril, Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur l'acier et l'aluminium canadiens et a menacé d'imposer des droits de douane généralisés sur tous les produits canadiens.
Il a menacé de recourir à la coercition économique dans ses remarques concernant une éventuelle annexion et a suggéré que la frontière était une ligne fictive.
La guerre commerciale et les propos de Trump ont exaspéré les Canadiens, qui ont hué l'hymne américain lors des matchs de la NHL et de la NBA. Certains ont également annulé des voyages au sud de la frontière, et beaucoup évitent d'acheter des produits américains lorsqu'ils le peuvent.
La montée du nationalisme canadien a renforcé la position du Parti libéral, dont les résultats s'améliorent dans les sondages d'opinion.
M. Carney, qui a traversé des crises lorsqu'il était à la tête de la Banque du Canada, puis en 2013 lorsqu'il est devenu le premier citoyen non britannique à diriger la Banque d'Angleterre, va maintenant essayer de guider le Canada à travers le conflit commercial.
"Il s'en sortira très bien. Il est respecté au niveau international", a déclaré à la presse l'ancien Premier ministre canadien Jean Chrétien.
"Il n'y a pas de solution magique. Ce n'est pas une situation normale. Nous n'avons jamais vu quelqu'un qui change d'avis toutes les cinq minutes en tant que président des États-Unis. Cela crée des problèmes partout, et pas seulement au Canada", a déclaré M. Chrétien à propos des tâches auxquelles M. Carney devra faire face.
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