Dans son fief du Pas-de-Calais, Marine Le Pen prête à se "sacrifier" pour "l'alternance"

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A la veille de la probable chute du gouvernement Bayrou, la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen a réclamé dimanche avec insistance une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, se disant prête à "sacrifier tous les mandats de la Terre" pour obtenir "l'alternance" et porter son parti à Matignon.
A l'offensive: pour sa traditionnelle rentrée politique à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, la patronne du RN a décidé de mettre la pression haut, jusqu'au sommet de l'Etat.
Exit François Bayrou, dont elle enjambe déjà la chute lundi: "Aucun d'entre nous n'acceptera de céder au chantage du vote de confiance initié par le Premier ministre", tranche la cheffe des 123 députés du parti à la flamme.
Et s'il prend au président Emmanuel Macron l'envie "de gagner du temps et de nommer un nouveau Premier ministre", alors celui-ci devra tenir compte des "aspirations" de l'extrême droite, sinon "il sera lui aussi censuré", prévient-elle.
Menace sans appel, pour le plus grand plaisir du gros millier de militants venus l'écouter dans une cour d'école, sous un franc soleil du Nord.
Puisque l'exécutif en place s'y refuse, selon elle, "notre devoir est aujourd'hui de réclamer avec force une alternance aussi rapide que possible".
Et tant pis si "je ne pourrai peut être pas me représenter", admet celle qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l'affaire des assistants d'eurodéputés - qui lui vaut depuis fin mars une inéligibilité immédiate qu'elle conteste.
"Je suis prête à sacrifier tous les mandats de la Terre pour vous empêcher de massacrer les Français avec vos politiques absurdes et vos pseudo-économies injustes et toxiques", assène Mme Le Pen.

L'occasion est trop belle d'accéder enfin au pouvoir, sans attendre 2027: "Un an d'avance pour l'alternance, voilà une immense chance pour la France".
Et cette fois-ci, le RN "plus que jamais est prêt", assure-t-elle. Avec notamment son dauphin Jordan Bardella, "un futur Premier ministre pugnace et talentueux", dont la seule évocation suffit à mesurer la popularité dans l'assistance.
"C'est à vous qu'il appartiendra de donner à notre pays, la majorité patriote qu'il attend (...) Haut les coeurs!", lance-t-elle à ses électeurs en guise de conclusion. Avant de s'éclipser, sans bain de foule mais déterminée à retourner dans la mêlée.
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