Cameroun: l'opposant Issa Tchiroma Bakary annonce une journée "ville morte" en hommage aux victimes des violences postélectorales
Par TV5MONDE avec RFI et AFP
L'opposant Issa Tchiroma Bakary maintient la pression sur les autorités. Il a annoncé une nouvelle journée "ville morte" au Cameroun, pour ce vendredi 21 novembre, selon nos confrères de Radio France Internationale (RFI). Il explique vouloir rendre hommage aux victimes des violences postélectorales. Il appelle ainsi à la fermeture totale des services publics, des écoles et de toutes les activités économiques sur l'ensemble du territoire.
L'opposant Issa Tchiroma Bakary maintient la pression sur les autorités. Il a annoncé une nouvelle journée "ville morte" au Cameroun, pour ce vendredi 21 novembre, selon nos confrères de Radio France Internationale (RFI). Il explique vouloir rendre hommage aux victimes des violences postélectorales. Il appelle ainsi à la fermeture totale des services publics, des écoles et de toutes les activités économiques sur l'ensemble du territoire.
Dans une vidéo diffusée jeudi 20 novembre, Issa Tchiroma Bakary a déclaré que "les personnes tombées sous les balles des forces de sécurité sont des martyrs", selon RFI. Arrivé deuxième lors de l'élection présidentielle, selon les résultats officiels du Conseil constitutionnel, il estime que le nombre des victimes s'élève à 48, un chiffre que les autorités n'ont pas confirmé. Leur dernière évaluation faisait état de 16 morts.
La journée "ville morte" qu'il appelle à observer pour ce vendredi 21 novembre, doit, selon lui, s'inscrire "dans un esprit de recueillement, de résistance civile et pour l'intérêt collectif de la Nation". Cet appel intervient près de deux semaines après l'ultimatum de 48h qu'il avait adressé aux autorités de Yaoundé, exigeant la libération de toutes les personnes interpellées pendant les manifestations postélectorales.
HRW dénonce la répression meurtrière
Le 12 novembre, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un communiqué les arrestations massives et la répression meurtrière des manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Paul Biya au Cameroun.
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Depuis fin octobre et la réélection pour un huitième mandat de Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982 au Cameroun, les grandes villes du pays ont été secouées par des manifestations à l'appel du candidat Issa Tchiroma.
Cet ancien ministre passé à l'opposition a créé la surprise en mobilisant une partie de la jeunesse avide de changement, il s'est autoproclamé victorieux et a appelé à plusieurs reprises à défendre sa victoire.
Pour Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l'Afrique pour HRW, "la répression violente contre les manifestants et les citoyens ordinaires à travers le Cameroun met à nu une répression de plus en plus profonde qui jette un nuage noir sur l'élection".
Les autorités camerounaises doivent libérer immédiatement toutes les personnes détenues en lien avec des manifestations pacifiques ou pour avoir exprimé pacifiquement leur opposition au gouvernement. Toute personne qui commet des actes de violence doit être inculpée de manière appropriée, et ses droits à une procédure régulière doivent être pleinement respectés.
Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l'Afrique pour HRW
Au Cameroun, le président Biya a "supprimé la limitation des mandats présidentiels en 2008 et réprimé systématiquement l'opposition et la dissidence", rappelle l'ONG, qui dénonce "un espace civique bouclé et de sévères restrictions à la liberté d'expression, de réunion et d'association" dans les mois qui ont précédé l'élection.
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