Japon, Canada, UE ... Le plan américain pour l'Ukraine est "une base" à retravailler estiment plusieurs pays au sommet du G20

Par Séraphine Charpentier

Washington a laissé moins d'une semaine à l'Ukraine pour accepter son plan de paix et ainsi mettre fin à la guerre entre Kiev et Moscou. En marge du sommet du G20 en Afrique du Sud, ce samedi 22 novembre, une dizaine de dirigeants y compris européens ont estimé que le "projet" américain est une "base qui requerra du travail supplémentaire". Les différents dirigeants se sont dit "inquiets par les limitations proposées pour les forces armées ukrainiennes, qui laisseraient l'Ukraine vulnérable à de futures attaques".

La déclaration a été signée par Ursula Von der Leyen et Antonio Costa pour l'Union européenne, par les présidents français Emmanuel Macron et finlandais Alexander Stubb, par le chancelier allemand Friedrich Merz, par les Premiers ministres canadien Mark Carney, irlandais Micheal Martin, italienne Giorgia Meloni, japonaise Sanae Takaichi, néerlandais Dick Schoof, espagnol Pedro Sanchez, britannique Keir Starmer et norvégien Jonas Gahr Støre, détaille l'AFP.  

Dans leur déclaration, les dirigeants ont indiqué être "clairs sur le principe que les frontières ne doivent pas être changées par la force" et ont rappelé que le "consentement des membres de l'UE et de l'Otan" était nécessaire pour avancer. 

Ce dimanche 23 novembre, des responsables américains, européens et ukrainiens se retrouveront en Suisse pour de nouvelles discussions sur le projet américain, selon des sources concordantes interrogées par l'AFP.

Le plan en 28 points, un revers pour l'Ukraine 

Le plan américain représenterait une paix coûteuse pour Kiev. L'armée ukrainienne aurait à se retirer de territoires qu'elle contrôle. En tout, environ 2.300 kilomètres carré reviendraient à Moscou, selon les informations de l'AFP qui a pu voir le projet. Kiev perdrait également 5.000 kilomètres carré dans la région de Donetsk, une zone qu'elle contrôle. Elle perdrait par conséquent les villes de Kramatorsk et de Sloviansk mais récupérerait près de 2.700 kilomètres carré dans les régions de Kharkiv, Dnipropetrovsk, Soumy et Tchernihiv, toujours selon l'AFP. 

Une perte de 20% de son territoire pour l'Ukraine, qui n'en récupererait que 0,5%. 

Le plan se décline en 28 points eux-mêmes classés dans quatre catégories: la paix en Ukraine, les garanties de sécurité, la sécurité en Europe et les futures relations américaines avec la Russie et l'Ukraine, selon les témoignages de sources proches du dossier recueillis par le site d'information américain Axios. 

Selon un responsable ukrainien interrogé par nos confrères de l'AFP, Kiev devrait réduire son armée à "400.000 personnes". Elle aurait également à renoncer à toutes ses armes à longue portée.