RDC : le Conseil des droits de l'homme de l'ONU nomme ses enquêteurs pour le Nord-Kivu et Sud-Kivu
Par AFP © 2025 AFP
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a annoncé lundi la nomination de trois experts chargés de mener une enquête sur la situation dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), après des mois de retard dus à des coupes budgétaires.
Arnauld Akodjenou (Bénin) a été nommé chef de la commission d'enquête indépendante de haut niveau par le président du Conseil des droits de l'homme, l'ambassadeur suisse Jurg Lauber, a annoncé le Conseil dans un communiqué.
Il sera assisté par Maxine Marcus (Allemagne/États-Unis) et Clément Nyaletsossi Voule (Togo).
Riche en ressources minières, l'est de la RDC est en proie à des conflits armés depuis plus de trois décennies. Les violences se sont intensifiées depuis 2021 avec la reprise des combats par le groupe armé M23, allié aux militaires du Rwanda voisin.
Le M23 a pris le contrôle de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, en janvier, et de celle du Sud-Kivu, Bukavu, en février.
Selon l'ONU, les combats ont fait des milliers de morts depuis le début de l'année et jeté des centaines de milliers de personnes sur les routes.
Le Conseil des droits de l'homme avait décidé en février de mettre sur pied rapidement une commission d'enquête sur l'escalade des violences dans l'est de la RDC afin "d'établir les faits, les circonstances et les origines fondamentales de toutes les allégations de violations présumées des droits de l'homme et d'atteintes à ces droits et de violations du droit international humanitaire, y compris celles touchant les femmes et les enfants, (et) celles impliquant des violences sexuelles".
La commission d'enquête a également été chargée "d'identifier, dans la mesure du possible, les personnes et les entités responsables de violations des droits de l'homme (...) afin de veiller à ce que les responsables soient tenus de répondre de leurs actes".
Des coupes budgétaires drastiques dues au désengagement des États-Unis et d'autres États avaient retardé la formation de la commission d'enquête, faisant même craindre qu'elle ne voie jamais le jour.
Mais le Conseil des droits de l'homme a adopté ce mois-ci une nouvelle résolution demandant la nomination des experts avant la fin de l'année, qu'ils réalisent leur première visite sur le terrain "en janvier 2026 au plus tard" et qu'ils rendent leur premier rapport au début de l'année 2027.
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