Donald Trump à Zohran Mamdani: "On a dit de moi des choses bien pires que despote"
Par TV5MONDE avec AFP
Le président américain Donald Trump et le prochain maire démocrate de New York Zohran Mamdani semblent avoir enterré la hache de guerre. Ils ont promis ce vendredi 21 novembre de travailler ensemble, échangeant sourires et amabilités dans le Bureau ovale.
Le président américain Donald Trump et le prochain maire démocrate de New York Zohran Mamdani semblent avoir enterré la hache de guerre. Ils ont promis ce vendredi 21 novembre de travailler ensemble, échangeant sourires et amabilités dans le Bureau ovale.
Un climat apaisé, bien loin des échanges acerbes des derniers mois. Donald Trump et Zohran Mamdani ont montré leur volonté de tourner la page des tensions.
"Je pense que vous allez avoir, je l'espère, un excellent maire. Plus il réussira, plus je serai content. (...) Nous allons l'aider à réaliser le rêve de tout le monde, avoir un New York fort et très sûr", a déclaré le président américain, qui avait qualifié à répétition Zohran Mamdani de "communiste" pendant la campagne municipale.
L'élu démocrate a lui jugé "très productive" son entrevue avec le milliardaire républicain.
Il a souligné que leur réunion "n'avait pas porté sur les points de désaccord, qui sont nombreux", mais sur leur "objectif commun d'être au service des New-Yorkais" pour lutter contre la vie chère, sa grande promesse de campagne.
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Pendant leur apparition commune devant les caméras, Donald Trump, lui-même new-yorkais, a presque semblé prendre sous son aile le démocrate de 34 ans, prédisant qu'il allait "surprendre certains conservateurs."
Donald Trump "fasciste"?: "Vous pouvez le dire. C'est plus facile"
Interrogé sur des propos passés de Zohran Mamdani, qui l'avait qualifié de "despote", Donald Trump, qui peut être fort rancunier, a répondu sur un ton léger: "On a dit de moi des choses bien pire que despote. Donc ce n'est pas si insultant que ça. Peut-être qu'il changera d'avis."
Le maire de New York a également été interpellé sur l'un de ses propos passé porté à l'encontre du président américain:
-"Affirmez-vous penser que le président Trump est un fasciste ?" a demandé une journaliste dans l'assemblée.
Donald Trump est intervenu, facilitant de manière surprenante la tache de Zohran Mamdani: « Ce n'est pas grave, vous pouvez le dire. C'est plus facile. C'est plus facile que d'expliquer. Ça ne me dérange pas ».
Le républicain de 79 ans, particulièrement affable et coulant, s'est félicité de l'intérêt suscité par cette rencontre, qui a provoqué une affluence particulièrement forte de journalistes à la Maison Blanche.
Une campagne "incroyable"
Le président américain a félicité son visiteur pour sa campagne "incroyable", qu'il a débutée en parfait inconnu pour finir non seulement en maire élu, mais en nouvelle étoile des progressistes américains.
"Il a dit que beaucoup de mes électeurs avaient en fait voté pour lui", a noté le président.
-"Un sur 10", est intervenu le maire-élu.
- "Ca me va", a conclu le président américain.
"J'ai l'intention de dire clairement au président Trump que je travaillerai avec lui sur tout programme qui profite aux New-Yorkais. Si un programme nuit aux New-Yorkais, je serai aussi le premier à le dire", avait promis avant la rencontre l'élu musulman né en Ouganda dans une famille indienne.
Une révolution avec des "gardes-fous"
Donald Trump a soutenu son principal adversaire Andrew Cuomo, ex-gouverneur démocrate de l'État. Mais le 4 novembre, Zohran Mamdani l'a emporté avec plus de 50% des voix, avec une participation record de plus de 2 millions d'électeurs, du jamais vu depuis 1969.
Re(lire) aussi: Municipales à New York : Zohran Mamdani, en tête de la primaire démocrate
Au-delà de leurs désaccords, Zohran Mamdani ne peut se permettre une totale rupture avec le président américain, qui avait menacé de couper des fonds fédéraux destinés à New York et a envoyé la Garde nationale dans plusieurs bastions démocrates.
En attendant sa prise de fonction le 1er janvier, le futur maire tente aussi de rassurer ceux qui s'inquiètent de son inexpérience (son seul mandat passé est celui d'élu de quartier à l'assemblée de l'Etat de New York).
Après avoir choisi comme bras droit Dean Fuleihan, un haut fonctionnaire vétéran de la politique locale âgé de 74 ans, le démocrate a reconduit à la tête de la police Jessica Tisch, professionnelle au profil ferme, saluée pour avoir fait reculer la criminalité à New York.
La nomination n'a pas échappé à Donald Trump.
"C'est un bon signe", a-t-il jugé vendredi, en notant que la cheffe de la police avait des liens d'amitié avec sa fille Ivanka.
"Bien qu'il n'ait abandonné aucun de ses objectifs politiques, le fait que Zohran Mamdani conserve certains hauts responsables de l'administration (sortante), qu'il avait pourtant vertement critiquée, semble indiquer que sa révolution aura des garde-fous", juge Grant Reeher, professeur de politique à l'Université de Syracuse.
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