France : Macron reconduit Lecornu comme Premier ministre, la gauche radicale s'indigne et l'extrême droite menace de censurer

Par Lorène Bienvenu avec AFP


Le président français, Emmanuel Macron, a reconduit Sébastien Lecornu comme Premier ministre, vendredi 10 octobre, quatre jours après sa démission. L'annonce fait réagir dans tous les camps politiques.

Le président français, Emmanuel Macron, a reconduit Sébastien Lecornu comme Premier ministre, vendredi 10 octobre, quatre jours après sa démission. L'annonce fait réagir dans tous les camps politiques.
"Le président de la République a nommé M. Sébastien Lecornu Premier ministre, et l'a chargé de former un gouvernement", a annoncé l'Elysée sans aucune autre précision après de longues tractations, vendredi 10 octobre.
Une décision qui intervient quatre jours seulement après sa démission du gouvernement français.
L'entourage du président a déclaré qu'Emmanuel Macron donnait "carte blanche" à Sébastien Lecornu. Cela concerne "les négociations" sur le fond avec les partis politiques comme "les propositions de nominations", a précisé à l'AFP un proche du chef de l'Etat.
La nomination est intervenue exactement à l'expiration du délai de 48 heures que s'était fixé Emmanuel Macron, mercredi soir, pour désigner un nouveau chef de gouvernement, après d'ultimes tractations avec ses alliés.
Sébastien Lecornu a dit sur X accepter "par devoir" sa reconduction à Matignon en pleine crise politique et assuré que "tous les dossiers" évoqués pendant les consultations seraient "ouverts au débat" parlementaire.
Le futur gouvernement "devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences", a ajouté le Premier ministre. "Celles et ceux qui entreront au gouvernement devront s'engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027", a-t-il répété, excluant de fait de l'exécutif le patron des Républicains et ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau.
Des réactions virulentes
Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a dénoncé "un nouveau bras d'honneur aux Français" après la reconduction du Premier ministre démissionnaire à Matignon.
"Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de l'hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du Président de la République", a précisé le groupe insoumis à l'Assemblée nationale.
Même son de cloche à l'autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti "censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir", en dénonçant "une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français". Position également adoptée par l'allié du RN, Eric Ciotti.
"Inacceptable entêtement du président. Sans rupture ce sera donc la censure: retour aux urnes !", a pour sa part dit le PCF sur X.
Le PS, dont la position sera décisive pour la survie du gouvernement, a déclaré par l'intermédiaire de son secrétaire général Pierre Jouvet, auprès de l'AFP, qu'il n'y avait "aucun deal" sur une non-censure de Sébastien Lecornu.
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