Plan de paix américain pour l'Ukraine: réunion des dirigeants européens ce samedi au sommet du G20 en Afrique du Sud
Par TV5MONDE avec AFP
Le plan de paix américain pour l'Ukraine vient bousculer l'agenda du sommet des grandes économies du G20, qui s'est ouvert ce samedi 22 novembre à Johannesburg. Les Européens y multiplient les consultations pour adopter une contre-proposition, selon des sources européennes.
Le plan de paix américain pour l'Ukraine vient bousculer l'agenda du sommet des grandes économies du G20, qui s'est ouvert ce samedi 22 novembre à Johannesburg. Les Européens y multiplient les consultations pour adopter une contre-proposition, selon des sources européennes.
Ni Donald Trump ni Vladimir Poutine ne participent au G20, mais les dirigeants européens présents dans la capitale économique sud-africaine ont prévu de se réunir dans la journée pour discuter du plan américain visant à mettre fin à plus de quatre ans d'invasion russe en Ukraine avec leurs homologues canadien, japonais et australien, selon un responsable européen.
"Nous travaillons à faire du plan américain quelque chose de valable sur la base de nos échanges précédents", a précisé une autre source européenne. Le chancelier allemand Friedrich Merz a déjà annoncé vendredi soir s'être "mis d'accord sur les prochaines étapes" avec le président américain lors d'un entretien téléphonique.
Les alliés de l'Ukraine chercheront à renforcer le plan américain visant à mettre fin à la guerre avec la Russie lors de leur rencontre au sommet du G20, a déclaré le premier ministre britannique, Keir Starmer cité par le média britannique de la BBC.
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Pression de Washington sur Kiev
"Il faudra bien que cela lui plaise, et si cela ne lui plaît pas, alors, vous savez, ils n'auront qu'à continuer à se battre", a répliqué le président américain face au rejet par Kiev de ses propositions, vues par beaucoup en Ukraine comme une capitulation. Le document en 28 points prévoit notamment de la part de Kiev des concessions territoriales et un renoncement à l'Otan.
Re(lire) aussi: Guerre en Ukraine: que contient vraiment le plan de paix américain en 28 points soumis à Kiev?
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que les dirigeants européens, présents à Johannesburg pour le sommet du G20, se réuniraient samedi à ce sujet.
Parmi les nombreux appels et visioconférences organisés dans l'urgence vendredi, le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga a indiqué avoir discuté avec plusieurs homologues européens, dont ceux de la France et du Royaume-Uni, des "prochaines étapes" à suivre.
Reprenant le message martelé par les Européens depuis deux jours, la Britannique Yvette Cooper a insisté sur X qu'il revenait à l'Ukraine de "déterminer son avenir" et a appelé à "un cessez-le-feu complet" suivi de négociations.
"Perte de dignité"
Tandis que les Européens, une nouvelle fois tenus à l'écart, s'efforcent de resserrer les rangs, le président russe Vladimir Poutine a jugé que le plan américain pouvait "servir de base à un règlement pacifique définitif" du conflit lancé en février 2022.
En cas de refus ukrainien, "les événements qui se sont produits à Koupiansk se reproduiront inévitablement sur d'autres secteurs clés du front", a-t-il menacé, en référence à une ville de l'est de l'Ukraine dont la capture a été revendiquée par son armée jeudi.
Des médias, dont l'AFP, ont publié ces propositions américaines qui reprennent plusieurs demandes formulées par le Kremlin de longue date, plaçant les Ukrainiens devant une situation présentée dans des termes très graves par le président Zelensky lors d'une allocution vendredi. Il a estimé que son pays traversait "l'un des moments les plus difficiles de (son) histoire".
L'Ukraine pourrait être confrontée à un choix très difficile: la perte de dignité ou le risque de perdre un partenaire clé, les États-Unis. Les propositions américaines augurent une vie sans liberté, sans dignité, sans justice. Je présenterai des arguments, je persuaderai, je proposerai des alternatives. Je ne trahirai jamais (...) mon serment de fidélité à l'Ukraine.
Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Garanties de sécurité
Dans la foulée, Volodymyr Zelensky s'est entretenu avec le vice-président américain JD Vance, assurant qu'il "continue(rait) de respecter" la volonté de Donald Trump de mettre fin à la guerre. Le chancelier allemand Friedrich Merz a parlé au milliardaire républicain en assurant s'être "mis d'accord sur les prochaines étapes".
Selon le texte américain, les deux régions du bassin minier et industriel du Donbass, Donetsk et Lougansk (est), ainsi que la Crimée annexée en 2014, seraient "reconnues de facto comme russes, y compris par les États-Unis", et Moscou recevrait d'autres territoires ukrainiens qui sont encore aujourd'hui sous le contrôle de Kiev.
La Russie verrait également son isolement à l'égard du monde occidental prendre fin avec sa réintégration au G8 et la levée progressive des sanctions, ainsi que son souhait d'éloigner à jamais Kiev de l'Alliance atlantique entériné dans la Constitution ukrainienne.
Kiev devrait limiter son armée à 600.000 militaires et se contenter d'une protection par des avions de combats européens basés en Pologne, tandis que l'Otan s'engagerait à ne pas stationner de troupes en Ukraine.
Selon un responsable américain, le plan comprend cependant des garanties de sécurité de la part de Washington et de ses alliés européens équivalentes à celles de l'Otan en cas de future attaque.
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