Cameroun: flambée de cas mortels de paludisme

Par TV5MONDE Philippine De Clermont-Tonnerre


Les cas de paludisme explosent au Cameroun. Les autorités sanitaires s'inquiètent particulièrement à l'approche de la période de pic des contaminations, entre septembre et octobre. Il s'agit d'une conséquence dramatique de la suppression des aides américaines. Reportage.

Les cas de paludisme explosent au Cameroun. Les autorités sanitaires s'inquiètent particulièrement à l'approche de la période de pic des contaminations, entre septembre et octobre. Il s'agit d'une conséquence dramatique de la suppression des aides américaines. Reportage.
Dans de nombreuses régions du monde, le paludisme continue de faire des ravages, et la situation s'aggrave avec la pénurie de médicaments essentiels. Ce reportage met en lumière les conséquences dévastatrices de cette crise au Cameroun, exacerbée par la réduction de l'aide internationale.
Un remède vital manquant
Pascal, un agent de santé, se retrouve démuni face aux pleurs d'un nourrisson atteint d'une forme grave de paludisme. L'enfant a besoin d'une injection d'artésunate, un médicament crucial pour sa survie, mais celui-ci est introuvable. Depuis février, les stocks sont épuisés, forçant les familles à se tourner vers des hôpitaux de district déjà surchargés.

Les conséquences d'une aide internationale réduite
La pénurie d'artésunate est une conséquence directe de la réduction de l'aide américaine. L'initiative présidentielle contre le paludisme, lancée en 2005 par George W. Bush, avait permis de réduire de moitié le taux de mortalité lié à cette maladie. Cependant, l'administration Trump a suspendu ce programme, limitant sévèrement les activités de lutte contre le paludisme. Bien qu'une dérogation ait été accordée pour certaines activités vitales, l'impact reste insuffisant, d'autant plus que l'USAID, principal acteur de ce programme, a été dissous.
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Des vies perdues et des familles dévastées
Les conséquences de cette pénurie sont tragiques. Des parents pleurent la perte de leur fils de neuf mois, Mohamat, décédé faute de traitement.
Je ne veux pas que quelqu'un d'autre attrape le paludisme. Si c'était possible, je ne voudrais plus jamais avoir le paludisme, y compris dans ma famille.
Alhadji Madou Goni, père de Mohamat
Dans un autre village, la fille d'un autre couple, âgée de seulement cinq mois, aurait pu être sauvée si le médicament avait été disponible. Ces histoires ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres, illustrant la détresse des familles face à une maladie qui pourrait être traitée.
Une situation qui s'aggrave
Les agents de santé communautaire, autrefois financés par les États-Unis pour détecter les cas de paludisme, ne travaillent plus. Conséquence: le nombre de décès augmente de manière alarmante. Les autorités sanitaires s'inquiètent particulièrement à l'approche de la période de pic des contaminations, entre septembre et octobre. Selon les prévisions, les stocks d'artésunate injectables ne couvriront qu'une partie des besoins trimestriels, laissant de nombreuses personnes sans traitement.
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