L'Afrique souffre du déclin des poissons d’eau douce

Les eaux africaines, notamment le lac Victoria, sont confrontées à une crise écologique sans précédent. Selon un rapport récent du Fonds mondial pour la nature (WWF), plus d'un quart des espèces de poissons d'eau douce du continent sont menacées d'extinction, avec plusieurs déjà disparues.
Vu du ciel, le lac Victoria semble grouiller de bateaux de pêche et de marchés, mais la réalité est tout autre. La pêche a fortement chuté : Elizabeth Didi, commerçante de poissons depuis des décennies, témoigne : « À l’époque, on récoltait 200 kilos par jour. Aujourd’hui, c’est difficile d’en obtenir 20. Si cette tendance continue, je ne sais pas ce que je ferai. »
La surpêche, la pollution, et l’introduction d’espèces envahissantes comme la jacinthe d’eau ou la perche du Nil compromettent la biodiversité.
Le rapport souligne que plus de 170 espèces sont en danger critique d’extinction, neuf ont déjà disparu, et plus de 500 sont mal étudiées, ce qui ne garantit pas leur sécurité future.
La pollution provenant des déchets industriels, de l’agriculture et de l’exploitation minière a modifié ces écosystèmes, aggravant la situation.
Les scientifiques alertent également sur la surpêche illégale et l’utilisation de filets qui capturent les juvéniles, empêchant la reconstitution des populations. La croissance urbaine rapide autour de Kisumu accentue cette pression sur le lac, déjà hypereutrophe à cause du ruissellement d’engrais et de déchets.
Le WWF appelle à des mesures urgentes : contrôler la pollution, gérer les espèces envahissantes et mettre fin à la pêche non durable. Sans actions concrètes, le déclin pourrait compromettre la biodiversité, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de millions de personnes en Afrique centrale.
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