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La RDC résiste aux injonctions américaines sur les minerais [Business Africa]

Business • Oct 2, 2025, 10:08 AM
3 min de lecture
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La République démocratique du Congo détient les plus grandes réserves mondiales de cobalt, un minéral essentiel pour les batteries de véhicules électriques et les technologies d’énergie propre. Mais Kinshasa envoie un message clair : elle ne sera plus un simple fournisseur passif de matières premières.

Le gouvernement du président Félix Tshisekedi exige que les accords miniers se traduisent par un développement tangible, une valorisation locale et des bénéfices plus équitables. Cette position complique les négociations avec les États-Unis, qui s’efforcent de sécuriser leurs approvisionnements en cobalt face à une concurrence accrue avec la Chine.

Depuis Kinshasa, Djimpe Landry, associé chez Innogence Consulting, souligne que les enjeux sont élevés. "La RDC doit prioriser les clauses qui garantissent l’industrialisation locale et la création d’emplois", a-t-il expliqué.

Le défi réside toutefois dans l’équilibre entre l’investissement étranger et la souveraineté nationale sur les ressources.

Avec la Chine, les États-Unis et d’autres pays en concurrence pour accéder aux ressources, le pouvoir de négociation du Congo n’a jamais été aussi fort — mais le risque d’exploitation demeure réel.

Tunisie : la transformation de déchets de crabes bleus

Sur la côte méditerranéenne de la Tunisie, une autre histoire de durabilité se dessine. Autrefois considéré comme un nuisible perturbant les communautés de pêcheurs, le crabe bleu invasif est désormais au cœur d’un projet biotech révolutionnaire.

Une startup tunisienne a mis au point un procédé permettant de transformer plus de 5 000 tonnes de déchets de crabes bleus en chitosane de qualité pharmaceutique, un biomatériau polyvalent.

Le chitosane est biodégradable et trouve des applications en médecine, en agriculture, et même comme substitut potentiel aux plastiques.

En s’appuyant sur la "chimie verte", l’entreprise s’attaque non seulement à une menace écologique, mais positionne aussi la Tunisie comme un pôle d’innovation biotechnologique durable dans le Sud global.

Fertilisation durable et sécurité alimentaire

Dans les terres agricoles africaines, une révolution silencieuse est en marche. Pendant des décennies, la faible fertilité des sols et le manque d’accès aux engrais ont limité la productivité agricole. Aujourd’hui, les gouvernements africains et les investisseurs soutiennent des engrais durables conçus pour améliorer les rendements tout en protégeant l’environnement.

Contrairement à la dépendance excessive de l’Europe aux engrais chimiques — qui a entraîné la dégradation des sols et la pollution — l’Afrique adopte des solutions agroécologiques.

Ces engrais de nouvelle génération fixent naturellement l’azote dans le sol, réduisant ainsi la dépendance aux importations coûteuses et aux produits chimiques nocifs.

Wlodek Bogucki, un investisseur, nous a confié que cette approche pourrait libérer le potentiel de l’Afrique en tant que puissance agricole mondiale : "Si elle est mise à l’échelle, la fertilisation durable pourrait non seulement nourrir l’Afrique, mais aussi transformer le continent en un fournisseur clé pour le monde entier".