Mobilisation des agriculteurs : manifestations, actions… les tracteurs sont de retour dans la rue

Ils se mobilisent une fois de plus. La première alliance syndicale agricole française FNSEA-Jeunes Agriculteurs appelle à des actions ce vendredi, notamment contre les importations "aberrantes" qui minent selon elle l'agriculture française.
A Versailles, une quinzaine de tracteurs et une centaine d’agriculteurs étaient par exemple stationnés depuis l’aube devant le château, selon différents médias. "Le sens de cette mobilisation, c’est évidemment attirer l’attention du chef de l’Etat", a déclaré à des journalistes le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, présent sur place.
"On a sur le plan international de nombreuses questions qui se posent quand des produits viennent envahir nos marchés et ne respectent pas nos normes de production", a-t-il poursuivi, alors qu’il avait prévu des mobilisations plus tard dans l’automne dans un premier temps. "Le chef de l’Etat doit réagir. Le premier ministre doit nous recevoir urgemment."
Dans le viseur des manifestants, le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification. La France, d'abord très opposée, semble se montrer moins défavorable ces dernières semaines.
Cet accord doit permettre à l’Union européenne d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais l’accord facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel, riz, exemptés de droits de douane. Bruxelles insiste sur la faiblesse des volumes attendus, mais les filières européennes concernées crient au risque de déstabilisation et de baisse des prix, et surtout à la concurrence déloyale du fait de normes de production moins-disantes sur le plan sanitaire et environnemental et de contrôles défaillants.
Des rassemblements dans toute la France
En plus de Versailles, des rassemblements symboliques se sont également tenus dans toute la France alors que vendanges et récoltes occupent encore le monde paysan. Parmi elles, des mobilisations en supermarchés pour contrôler les produits vendus, des défilés devant des préfectures, la présentation de produits jugés "aberrants" (pommes du Chili, noix des États-Unis...).
Des perturbations du trafic routier sont aussi à prévoir, par exemple à Dijon (Côte-d'Or) et à Nevers (Nièvre), selon France 3. Une opération escargot est également dans les tuyaux à Blois (Loir-et-Cher), rapporte La Nouvelle République. Au sud de Perpignan (Pyrénées-Orientales), un péage de l'autoroute A9 qui relie la France à l'Espagne devrait par ailleurs être bloqué, informe le site Actu.fr.
Des actions ont également été recensées ce jeudi. Près d'une cinquantaine d’agriculteurs, selon des représentants syndicaux, ont bloqué l’entrée d’un Buffalo Grill à Pusey, près de Vesoul (Haute-Saône), pour la défense de la viande française.
Dans le centre de Dijon, 150 agriculteurs sont venus, avec 41 tracteurs et bennes, déverser fumier, terre et paille devant la Maison de l’Europe. "On importe de la viande qu’on n’a pas le droit de produire chez nous, alors qu’on a l’agriculture la plus durable au monde", a expliqué Antoine Fauchet, président des JA d’Is-sur-Tille (Côte-d’Or).
Les syndicats divisés
Tous les syndicats agricoles n'ont pas appelé à la mobilisation en cette fin du mois de septembre.
La Coordination rurale, dans une volonté de se démarquer, a demandé à être reçue par le premier ministre, Sébastien Lecornu, pour lui présenter ses propositions avant une mobilisation "avant la fin de l’année".
Le troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne, a pour sa part a annoncé une manifestation à Paris, "tracteurs en tête", le 14 octobre.
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