Les premières annonces de Sébastien Lecornu sur le budget fâchent la gauche

Après plusieurs semaines de consultations avec les différents partis politiques, les syndicats et le patronat, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu a révélé vendredi les grandes lignes du budget 2026 qu'il souhaitait mettre en place.
Dans une interview publiée par le quotidien Le Parisien, il écarte notamment la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, un retour de l'impôt sur la fortune (ISF) ou encore la suspension de la réforme des retraites.
Ces annonces ont provoqué de vives réactions à gauche, à commencer par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure : "Si on devait aujourd'hui se poser la question de savoir si l'on censure ou pas (...) nous censurerions parce qu'aucun effort n'a été réalisé", a-t-il déclaré. Dans un communiqué, le PS a toutefois indiqué qu'il irait rencontrer "une dernière fois le Premier ministre la semaine prochaine".
Sans surprise, le leader de La France insoumise (LFI) de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a fustigé les propos de Sébastien Lecornu. "Les nigauds sont servis : Lecornu fait du Macron. Ni plus ni moins. Au moins c'est franc. Il est temps pour la gauche de l'hémicycle de rallier la censure insoumise", a-t-il écrit sur X.
De son côté, le député du Rassemblement national (RN) d'extrême droite Thomas Ménagé a fait part de sa déception sur la radio France Inter. "On a un Premier ministre qui avait promis (...) une rupture et il vient dans cette interview dire qu'il ne changera rien", a-t-il déclaré. Il a également indiqué que la décision de censurer ou non le gouvernement sera prise par le groupe de Marine Le Pen "dans quelques jours ou semaines".
Un gouvernement bientôt nommé
Dans l'interview accordé au journal Le Parisien, Sébastien Lecornu annonce aussi que "le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires", soit début octobre.
Le nouveau Premier ministre dit ne pas vouloir un budget "d'austérité" ni de "régression sociale" et affirme qu'il "tiendra compte des premières consultations" qu'il a eues. Il appelle les futurs ministres à "négocier et revenir au travail parlementaire d'autrefois, c'est-à-dire le dialogue et aller chercher des compromis en séance jusque tard dans la nuit".
Sébastien Lecornu dit viser un déficit public à 4,7% du PIB en 2026, maintenant l'objectif de revenir aux 3% en 2029.
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