Les dirigeants de l'UE saluent le plan de Trump pour Gaza et exhortent le Hamas à l'accepter "sans délai"

L'Union européenne a salué le plan en 20 points présenté par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre d'Israël contre Gaza et a exhorté le Hamas à l'accepter "sans délai".

La proposition comprend, entre autres, la cessation des opérations militaires, la libération des otages israéliens, la libération de centaines de prisonniers palestiniens, le désarmement du Hamas et l'acheminement sans entrave de l'aide d'urgence.

Il prévoit également la création d'un "conseil de la paix" temporaire, présidé par Donald Trump lui-même, chargé de superviser la transition de Gaza après la guerre.

Israël a signé le plan, tandis que le Hamas dit l'examiner. L'Autorité palestinienne (AP), qui gouverne la Cisjordanie occupée, a également exprimé son soutien.

Bruxelles "prête à contribuer" au succès du plan

"Le plan du président Trump pour Gaza est une opportunité pour une paix durable. Il offre la meilleure chance immédiate de mettre fin à la guerre", a déclaré mardi la Haute Représentante de l'Union européenne, Kaja Kallas.

"Israël a signé le plan. Le Hamas doit maintenant l'accepter sans délai, en commençant par la libération immédiate des otages", a-t-elle ajouté.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, s'est fait l'écho de ce message, soulignant que l'UE "est prête à contribuer" au succès de la proposition.

L'Union européenne est le plus grand donateur d'aide étrangère aux Palestiniens, ayant fourni 1,44 milliard d'euros supplémentaires depuis le début de la guerre en octobre 2023. Les responsables bruxellois estiment que ces flux financiers font de l'UE un acteur clé de toute structure d'après-guerre.

"Une solution à deux États reste la seule voie viable vers une paix juste et durable au Moyen-Orient, avec les peuples israélien et palestinien vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité, à l'abri de la violence et du terrorisme", a déclaré Mme von der Leyen.

António Costa, le président du Conseil européen, a également souligné la nécessité urgente de parvenir à une solution fondée sur la coexistence de deux États, qualifiant la situation dans l'enclave d'"intolérable".

Le plan de Donald Trump prévoit qu'une fois la bande de Gaza reconstruite et l'Autorité palestinienne réformée, "les conditions pourraient enfin être réunies pour une voie crédible vers l'autodétermination palestinienne et la création d'un État".

Toutefois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s'est joint à la présentation de Donald Trump lundi, a déclaré par la suite qu'il "résisterait par la force" à la perspective d'un État palestinien, ce qui jette le doute sur la possibilité de réaliser pleinement les 20 points du plan.

Réactions favorables mais mesurées parmi les 27

Ces derniers jours, plusieurs pays de l'UE, tels que la France, le Portugal et le Luxembourg, ont reconnu l'État de Palestine, renforçant ainsi l'isolement international d'Israël. Dans le même temps, les États membres envisagent de suspendre partiellement l'accord d'association UE-Israël, qui ne dispose toujours pas de la majorité qualifiée nécessaire pour être approuvé.

L'annonce de Donald Trump est susceptible d'influencer les délibérations à Bruxelles.

Le chancelier Friedrich Merz, dont le vote est considéré comme crucial pour sortir de l'impasse, a déclaré que le plan était "la meilleure chance" de mettre fin à la guerre depuis les attaques du Hamas en 2023.

"En ce moment crucial, nous sommes en contact étroit avec les États-Unis, nos voisins européens et nos partenaires dans la région", a déclaré le Friedrich Merz.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que son pays "resterait vigilant quant aux engagements de chaque partie".

"J'attends d'Israël qu'il s'engage résolument sur cette base. Le Hamas n'a pas d'autre choix que de libérer immédiatement tous les otages et de suivre ce plan", a-t-il déclaré.

Dans une déclaration, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a salué la proposition de Donald Trump comme un "projet ambitieux pour la stabilisation, la reconstruction et le développement de la bande de Gaza".

Giorgia Meloni a ensuite exhorté le Hamas à n'accepter "aucun rôle dans l'avenir de Gaza" et à rendre les armes.

Pendant ce temps, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, qui s'est imposé comme l'une des voix les plus critiques de l'Union européenne à l'égard du gouvernement de Benjamin Natanyahu, a déclaré qu'il était temps de "mettre un terme à tant de souffrances".

Le Suédois Ulf Kristersson, le Roumain Nicușor Dan, l'Autrichien Christian Stocker, le Portugais Luís Montenegro et le Néerlandais Dick Schoof ont publié des réactions similaires, appelant à sa mise en œuvre rapide et à des progrès vers une solution à deux États.

Toutefois, il est loin d'être évident que le plan réussira à mettre fin à la guerre.

Lors de la conférence de presse de lundi, Donald Trump a déclaré qu'Israël aurait le "soutien total" des États-Unis pour prendre des mesures visant à vaincre le Hamas si le groupe militant rejetait la proposition.