Nouvelles sanctions de l'UE et des États-Unis contre la Russie

Les États-Unis ont annoncé mercredi de nouvelles sanctions contre les exportations de pétrole russe, quelques heures après que les États membres se sont eux-mêmes entendus en faveur d'un 19e train de sanctions contre Moscou.
Les mesures américaines concernent les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil - qui représentent à eux deux plus de la moitié des exportations de pétrole du pays. Elles impliquent un gel de tous les actifs des deux groupes aux États-Unis et interdisent à toutes les entreprises américaines de commercer avec eux.
Le chef de l'OTAN, Mark Rutte - qui s'est rendu mercredi à Washington pour rencontrer Donald Trump - est confiant que cette pression supplémentaire poussera Vladimir Poutine à "changer [ses] calculs" et l'amènera à terme "à la table des négociations" en vue d'un cessez-le-feu.
"J'en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd'hui ni demain, mais nous y arriverons", a-t-il déclaré à la presse.
Donald Trump de plus en plus exaspéré par Vladimir Poutine
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, indique que ces sanctions visent les "deux plus importantes compagnies pétrolières qui financent la machine de guerre du Kremlin" et reproche à Vladimir Poutine son refus de "mettre un terme à cette guerre insensée".
Entre mardi et mercredi, des frappes russes ont fait au moins sept morts en Ukraine, dont un lors d'un bombardement sur une maternelle dans la ville de Kharkiv.
Donald Trump ne cache désormais plus sa frustration envers Vladimir Poutine, affirmant que les conversations avec son homologue russe ne "mènent nulle part".
"À chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part", a-t-il affirmé.
Mercredi matin, le président américain avait indiqué que sa rencontre prévue avec Vladimir Poutine à Budapest était suspendue car il ne voulait pas "perdre [son] temps" avec une "réunion inutile".
Sanctions européennes contre le GNL russe et la "flotte fantôme"
Parallèlement, à Bruxelles, les ambassadeurs des États membres se sont mis d'accord mercredi sur le 19e paquet de sanctions depuis février 2022, après que le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a cédé et levé son veto.
L'accord a été formellement approuvé jeudi matin, avant un sommet réunissant les dirigeants européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le texte introduit la toute première interdiction des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe à partir du 1er janvier 2027. Cette mesure permettra aux acheteurs restants (Belgique, France, Pays-Bas, Espagne et Portugal) d'invoquer la force majeure et de rompre les contrats à long terme avec Moscou.
Les sanctions interdisent également toute transaction avec Rosneft et Gazprom Neft, deux importants fournisseurs de pétrole russe, et placent 117 navires supplémentaires de la "flotte fantôme", utilisée pour contourner le plafonnement des prix du pétrole, sur une liste noire, ce qui porte le total à 558 navires.
Ces navires se verront refuser l'accès aux ports et aux services de l'UE.
Des mesures contre les diplomates russes
Une série de mesures financières sont appliquées, visant plusieurs banques russes, des systèmes de paiement, des zones économiques spéciales, des plateformes de crypto-monnaie et 45 entités accusées de permettre le contournement, dont 12 en Chine et à Hong Kong.
La principale nouveauté est un mécanisme qui peut permettre aux capitales de limiter les déplacements des diplomates russes dans l'espace Schengen sans passeport.
Les membres des missions diplomatiques et consulaires russes, y compris le personnel administratif et technique et les membres de leur famille, seront désormais tenus de notifier leur intention de voyager ou de transiter par un autre État membre que leur pays d'accueil.
La notification doit être émise au moins 24 heures avant l'arrivée et préciser le moyen de transport ainsi que la date et le point d'entrée/sortie. L'État d'accueil aura alors la possibilité d'autoriser ou de refuser le passage.
Pour justifier ces mesures, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) a fait valoir que les diplomates russes sont "souvent impliqués dans des activités qui contribuent à l'agression de la Russie contre l'Ukraine, notamment en propageant la rhétorique russe sur les causes de la guerre, son déroulement et le rôle de l'Union".
Les diplomates russes qui se déplacent à travers l'Union sont susceptibles de s'engager dans "la manipulation coordonnée de l'information et l'ingérence ou d'autres actes visant à manipuler l'opinion publique", selon le document original rédigé par le SEAE.
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