Italie : l'ex-petit ami de Giulia Cecchettin condamné à la prison à perpétuité
La peine maximale a été prononcée mardi contre l'ex-petit ami de Giulia Cecchettin, pour le meurtre de cette jeune étudiante de 22 ans qui avait bouleversé toute l'Italie en fin d'année dernière.
Le verdict intervient un peu plus d'un an après que Giulia Cecchettin a été retrouvée morte près du lac Barcis, au nord de Venise, en novembre 2023. Son corps, enveloppé dans des sacs en plastique, portait plus de 70 coups de couteau.
Une semaine plus tôt, elle avait disparu après s'être rendue dans un centre commercial avec son ancien compagnon.
Son père, Gino Cecchettin, a déclaré qu'il n'était "ni plus soulagé ni plus triste qu'hier". Il a ajouté que si la justice avait été rendue, la peine n'offrait pas de consolation pour la perte de sa fille et a souligné qu'il fallait faire davantage pour lutter contre la violence à l'égard des femmes.
"Je pense que nous devrions faire plus en tant qu'êtres humains, parce que nous ne devrions pas discuter des peines en ce moment. Je ne pense pas que l'on combatte la violence de genre avec des peines. On la combat par la prévention", a-t-il déclaré après le verdict.
Féminicide en Italie
La disparition de Giulia Cecchettin a bouleversé l'Italie pendant que les autorités la recherchaient l'année dernière. Peu après sa disparition, une vidéo a été diffusée dans laquelle on voyait son ancien compagnon la frapper.
Le jeune homme de 22 ans est devenu le principal suspect et a été arrêté en Allemagne une semaine plus tard.
L'affaire a suscité l'indignation générale en Italie et alimenté les demandes d'action pour mettre fin aux violences à l'égard des femmes. Le père de Giulia Cecchettin, ainsi que sa sœur Elena, sont devenus des figures publiques de la lutte contre les féminicides.
Environ 10 000 personnes ont assisté aux funérailles de Giulia en décembre de l'année dernière. Son père a exhorté les personnes en deuil à être des "agents du changement" dans une culture patriarcale qui, selon lui, "sous-estime souvent la vie des femmes".
Au cours des dix premiers mois de cette année, 96 femmes ont été tuées en Italie, dont 51 par leur partenaire actuel ou ancien, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur.
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