Bruxelles, je t'aime ? : Vienne penche vers l'ultra-droite - Bruxelles doit-elle s'inquiéter ?
Après 100 jours en fonction, le chef de l'OTAN Mark Rutte s'est exprimé cette semaine devant le Parlement européen. À l'ordre du jour : la guerre Russie-Ukraine ainsi que les troubles en Syrie et au Proche-Orient. Pour l'Europe, c'est désormais Kaja Kallas qui est responsable de ces défis : Elle est la cheffe de la diplomatie européenne et le nouveau visage de l'UE sur la scène internationale. L'enjeu est de taille - l'ancienne Première ministre estonienne est-elle à la hauteur de cette mission ?
C'est ce dont parlent aujourd'hui nos invités : Raoul Delcorde, ancien ambassadeur de Belgique et professeur à l'Université Catholique de Louvain, Camille-Cerise Gessant, rédactrice en chef adjointe chez Agence Europe et Kait Bolongaro, rédactrice en chef Europe chez MLex.
Dans son pays, certains l'appellent la « Dame de fer estonienne ». Et la Russie a placé il y a un an celle qui était alors chef du gouvernement sur une liste de personnes recherchées parce qu'elle s'était engagée à faire disparaître les monuments de guerre de l'époque soviétique dans le pays balte.
Kallas hérite désormais d'un poste qui a été fortement critiqué ces dernières années. Certains l'ont même qualifié de « poste le plus inutile » de l'UE.
Mais sa réputation de dure pourrait l'aider à relever les défis urgents auxquels l'Europe est confrontée : la guerre entre l'Ukraine et la Russie et les éventuels pourparlers de paix ; les nouvelles relations avec le régime naissant en Syrie ; les incertitudes concernant l'administration Trump et les partenaires imprévisibles d'Ankara à Pékin en passant par Jérusalem.
Autre sujet : Le chancelier autrichien par intérim Alexander Schallenberg s'est rendu à Bruxelles cette semaine pour tenter de limiter les dégâts. Il s'agissait d'apaiser les inquiétudes de l'UE quant à une dérive de Vienne vers l'ultra-droite, si l'extrême droite et les conservateurs devaient effectivement former un nouveau gouvernement sous Herbert Kickl.
Kickl serait le premier chancelier d'extrême droite de la Deuxième République. Mais, selon Schallenberg, il y aura une coalition, et celle-ci imposera déjà des limites à Herbert Kickl.
Alors, Schallenberg a-t-il raison ? Cette inquiétude bruxelloise est-elle donc exagérée ?
Finalement, les participants discutent les derniers changements du paysage médiatique international. Celui-ci a été secoué cette semaine par l'annonce de META, la société mère de Facebook, de ne plus procéder à un fact checking aux Etats-Unis.
Les critiques estiment que cela ouvre encore plus la porte à la désinformation et craignent une pression supplémentaire sur les médias traditionnels, y compris en Europe.
Qu'en est-il de la confiance des gens dans ces médias traditionnels, dont Euronews fait aussi partie ? Une étude de l’Union Européenne de Radio-Télévision vient de révéler que 6 personnes interrogées sur 10 se méfient de la plupart des informations et que 40% évitent activement les informations.
Comment les médias traditionnels peuvent-ils survivre dans ce contexte ? Quels sont les défis ?
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