António Costa exhorte l'UE à "ne pas dramatiser" d'éventuelles tensions avec les États-Unis
L'Union européenne devrait dialoguer avec la nouvelle administration de Donald Trump de manière "normale, calme, sans anxiété", a déclaré António Costa, président du Conseil européen, lors d'un entretien accordé à Euronews.
"Naturellement, tout comme les États-Unis veulent défendre leurs intérêts, c'est à l'Union européenne de défendre les intérêts de ses entreprises, de ses citoyens, de notre Union", a-t-il souligné.
L'ex-Premier ministre portugais, promu à Bruxelles, a averti que "même entre amis", des frictions et des affrontements sont inévitables, comme ce fut le cas avec l'Inflation Reduction Act (IRA), la législation introduite par Joe Biden pour stimuler la production de technologies vertes et qui était discriminatoire à l'égard des entreprises de l'UE.
Les observateurs craignent que la controverse autour des IRA ne paraisse tout à fait sans importance si le 47e président des États-Unis s'apprête à mettre pleinement en œuvre son programme "L'Amérique d'abord". Le milliardaire a menacé de prendre le contrôle du Groenland, territoire autonome rattaché à la couronne danoise, en utilisant la coercition économique ou la force militaire si nécessaire.
Le locataire de la Maison blanche a également menacé d'imposer des droits de douane généralisés sur les produits étrangers, ce qui pourrait entraîner l'Union européenne dans une spirale de la stagnation économique. Lors d'un discours au Forum économique mondial, Donald Trump a accusé l'Union européenne d'être "très, très méchante" avec les États-Unis.
La Commission européenne a d'ores et déjà prévenu que ces droits de douane feraient l'objet de contre-mesures.
M. Costa, dont le rôle est de modérer les discussions entre les dirigeants des 27 pays et d'assurer une ligne d'action commune, a jusqu'à présent évité de menacer Washington, appelant à un dialogue serein.
"Nous n'allons pas nous occuper d'un problème qui ne s'est pas encore posé", a-t-il précisé dans une interview accordée à notre chaîne. "Si et quand un problème survient, nous le traiterons naturellement, nous essaierons de le résoudre, nous y répondrons, cela fait partie du jeu", a-t-il ajouté.
Dans l'interview, le président du Conseil a également évoqué les dépenses militaires, le soutien à l'Ukraine, les perspectives d'élargissement de l'UE et les relations avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
Regardez l'entretien intégral dans notre programme The Europe Conversation.
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