Tensions commerciales : "L'Europe compte beaucoup pour nous", rassure J. D. Vance
![1](https://static.euronews.com/articles/stories/09/04/77/74/800x450_cmsv2_a2c1729a-1669-5f45-a739-249b9f238974-9047774.jpg)
L'administration Trump se soucie "beaucoup de l'Europe", a déclaré mardi le vice-président américain J. D. Vance à Ursula von der Leyen, peu après que la Maison Blanche a imposé des droits de douane élevés sur les importations d'acier et d'aluminium.
La Commission européenne a promis des "contre-mesures fermes et proportionnées", ce qui pourrait annoncer le début d'une véritable guerre commerciale entre les deux puissances.
"Les droits de douane injustifiés imposés à l'UE ne resteront pas sans réponse", a déclaré la cheffe de l'exécutif de l'UE dans un bref communiqué. "L'UE agira pour préserver ses intérêts économiques. Nous protégerons nos travailleurs, nos entreprises et nos consommateurs", a-t-elle ajouté.
Ursula von der Leyen a toutefois mis de côté le ton dur lors de sa première rencontre à Paris, en tête-à-tête avec J. D. Vance, qui a eu lieu après que les deux dirigeants ont assisté à un sommet sur l'IA organisé par le président français Emmanuel Macron.
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a également assisté à la réunion entre l'UE et les États-Unis.
"L'administration Trump a été très claire : l'Europe compte beaucoup pour nous, nous voyons beaucoup de relations économiques à construire avec l'Europe", a déclaré J. D. Vance dans son discours d'introduction.
"Et nous voulons également nous assurer que nous sommes réellement engagés dans un partenariat de sécurité qui est bon à la fois pour l'Europe et pour les États-Unis", a-t-il ajouté.
Ursula von der Leyen a même salué l'"optimisme" du discours de J. D. Vance lors du sommet sur l'IA, s'agissant des avantages potentiels d'une technologie qui progresse rapidement et bouleverse nos modes de vie. Dans le même discours, le vice-président américain a néanmoins critiqué l'approche réglementaire de l'UE en matière de développement de l'IA, de réseaux sociaux et de confidentialité des données.
"Nous devrions regarder avec optimisme nos relations transatlantiques qui sont des liens profonds et solides", a affirmé Ursula von der Leyen.
Les caméras ont quitté la salle après les remarques introductives.
La réunion a porté sur les frictions commerciales, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les dépenses de défense et les pratiques économiques déloyales de la Chine, que l'UE et les États-Unis considèrent comme un défi commun. Pékin n'a cessé d'irriter l'Occident par son recours massif aux subventions industrielles, aux lois protectionnistes, au vol de propriété intellectuelle, à la contrefaçon et au travail forcé.
Kaja Kallas a déjà prévenu qu'une guerre commerciale entre les deux rives de l'Atlantique ne profiterait qu'à la Russie et à la Chine. Bruxelles a accusé les deux pays d'employer des tactiques de division et de conquête pour saper l'alliance occidentale.
"Alors que nos adversaires coordonnent leurs actions, nous devons faire de même", a déclaré la haute représentante à l'issue de la réunion.
La rencontre à Paris met en lumière la nature fragile des relations entre l'UE et les États-Unis à l'aune de l'ère Trump. Le républicain a menacé d'élargir ses droits de douane sur tous les produits importés et de s'emparer du Groenland par la force militaire, si nécessaire.
Il a également sanctionné des responsables de la Cour pénale internationale (CPI) et présenté un "plan" visant à prendre le contrôle de la bande de Gaza et à déplacer des millions de Palestiniens, provoquant la consternation dans toute l'Europe.
J. D. Vance, qui a critiqué l'aide militaire et financière accordée à l'Ukraine par la précédente administration américaine, doit rencontrer le président Volodomyr Zelensky dans le courant de la semaine, à l'occasion de la conférence de Munich sur la sécurité.
Yesterday