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Selon une étude, les Européens considèrent les États-Unis comme un "partenaire nécessaire" et non comme un "allié"

Europe • Feb 12, 2025, 8:01 AM
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Une majorité d'Européens considère les États-Unis comme un "partenaire nécessaire" plutôt que comme un "allié", selon un sondage publié mercredi par le groupe de réflexion paneuropéen du Conseil européen des relations étrangères (European Council on Foreign Relations - ECFR), sur fond de frictions entre l'UE et les États-Unis au sujet des droits de douane.

Ce point de vue est partagé par la moitié des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête et par la majorité des personnes interrogées dans des pays traditionnellement proches des États-Unis, tels que le Danemark, l'Allemagne et la Pologne.

"Cela représente un grand changement pour certains pays qui avaient l'habitude d'être fortement transatlantiques", explique Pawel Zerka, chercheur principal en politique de l'ECFR. "Mais c'est compréhensible, car si Donald Trump ne présente plus l'alliance transatlantique comme une véritable alliance, mais comme quelque chose qui doit être transactionnel, alors nous l'acceptons tout simplement."

Pour l'analyste, cette étude marque un changement majeur. "Nous parlons donc de crépuscule transatlantique parce que nous pensons que l'ancien système transatlantique est révolu et qu'un nouveau système est censé voir le jour".

Selon Pawel Zerka, la situation devrait être considérée comme une "opportunité" pour les Européens d'essayer de mettre en place une "approche pragmatique des États-Unis plutôt qu'une approche idéaliste".

Le sondage a été réalisé dans 11 pays de l'UE - dont l'Allemagne, la France, l'Italie, la Pologne, le Portugal, l'Espagne, le Danemark, l'Estonie, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie - ainsi qu'en Ukraine, en Suisse et au Royaume-Uni.

Cependant, elle montre également des divergences d'opinion sur Donald Trump lui-même, avec davantage de partisans dans le sud-est de l'Europe et plus de détracteurs dans les pays du nord et de l'ouest du continent.

Près de la moitié (49 %) des Hongrois interrogés pensent que la réélection de Donald Trump est positive pour la paix dans le monde, et 45 % des Bulgares et des Roumains partagent cet avis. En revanche, 62 % des Danois et 55 % des Allemands interrogés pensent qu'il sera "mauvais" pour la paix dans le monde.

L'étude indique également que la perception qu'ont les Européens de l'Europe et de son rôle dans le monde varie considérablement. Le camp le plus nombreux, celui des "euro-optimistes", estime que l'UE est une grande puissance et qu'il est peu probable qu'elle s'effondre au cours des deux prochaines décennies. Ils représentent 30 % des personnes interrogées, le groupe le plus important se trouvant en Estonie, au Danemark, en Ukraine, en Espagne et au Portugal. En revanche, 22 % des personnes interrogées sont des "europessimistes", qui pensent que l'UE n'est pas une puissance et qu'elle est condamnée à s'effondrer.

"De nombreuses personnes doutent que l'UE soit une grande puissance capable de traiter d'égal à égal avec des pays comme la Chine ou les États-Unis. Il y a également de nombreuses personnes dans l'UE qui remettent en question la résilience du bloc et pensent qu'il est probable que l'UE s'effondre dans les dix ou vingt prochaines années", constate Pawel Zerka. Il ajoute qu'"il y a plusieurs nuances de gris" et que ceux qui pensent que l'UE va s'effondrer et qu'elle n'est pas une grande puissance "sont en fait une minorité".

L'échantillon global de l'étude comprenait 18 507 répondants.