TikTok et Instagram accusés de diffuser aux adolescents des contenus liés au suicide

Les plateformes de médias sociaux continuent de pousser les adolescents vers des contenus sur le suicide, l'automutilation et la "dépression intense", selon un nouveau rapport.

La Molly Rose Foundation, basée au Royaume-Uni, a créé des comptes TikTok et Instagram en se faisant passer pour une jeune fille de 15 ans qui avait déjà consulté ce type de contenu. Presque toutes les vidéos apparues sur les deux plateformes étaient liées au suicide, à la dépression ou à l'automutilation, a indiqué le groupe.

La page "Pour toi" de TikTok, par exemple, recommandait régulièrement des vidéos qui "promouvaient et glorifiaient explicitement le suicide" et recommandaient des méthodes de suicide spécifiques, selon le rapport.

Sur Instagram, les faux utilisateurs étaient plus susceptibles de voir ce type de contenu sur Reels, la fonction de vidéo de courte durée de la plateforme.

"Des algorithmes nuisibles continuent de bombarder les adolescents avec des niveaux choquants de contenu nuisible, et sur les plateformes les plus populaires pour les jeunes, cela peut se produire à une échelle industrielle", a déclaré Andy Burrows, directeur général de la Fondation Molly Rose.

Les tests ont été effectués dans les semaines précédant l'entrée en vigueur, fin juillet, des règles de sécurité pour les enfants prévues par la loi britannique sur la sécurité en ligne. Entre autres mesures, la loi impose aux sites de médias sociaux de "supprimer rapidement les contenus illégaux sur le suicide et l'automutilation" et de "protéger de manière proactive les utilisateurs" contre les contenus illégaux sur ces sujets.

Mais la fondation a déclaré que les dernières conclusions indiquent que peu de choses ont changé depuis 2017, lorsque Molly Russell, 14 ans (article en anglais), est décédée par suicide au Royaume-Uni. Un coroner a statué que l'exposition à des contenus préjudiciables en ligne avait contribué de manière "plus que minime" à son décès.

Le groupe a appelé le régulateur britannique des communications Ofcom à prendre des mesures supplémentaires pour protéger les jeunes des contenus préjudiciables en ligne, et le gouvernement à renforcer la loi sur la sécurité en ligne.

Un porte-parole de TikTok a contesté les conclusions, déclarant à Euronews Next qu'elles " ne reflètent pas l'expérience réelle des utilisateurs de notre plateforme, ce que le rapport admet ". Le porte-parole a déclaré que TikTok supprime de manière proactive 99 % des contenus qui ne respectent pas ses normes.

Meta, la société mère d'Instagram et de Facebook, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. L'année dernière, Instagram a mis en place des "comptes adolescents" dotés de fonctions de sécurité intégrées, telles que des restrictions sur l'accès des adolescents à des contenus sensibles.

Si vous envisagez de vous suicider et avez besoin de parler, n'hésitez pas à contacter Befrienders Worldwide, une organisation internationale disposant de lignes d'assistance dans 32 pays. Visitez le site befrienders.org pour trouver le numéro de téléphone correspondant à votre lieu de résidence.