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L'économie russe, sous pression de la guerre en Ukraine, est entrée en "stagnation technique"

Business • Sep 4, 2025, 1:03 PM
6 min de lecture
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German Gref, le président de la Sberbank - la plus grande banque russe, contrôlée par l’État - a déclaré que l'économie russe se trouvait dans une phase de "stagnation technique".

"Le ralentissement se poursuit, comme le montre le taux de croissance du PIB. Le deuxième trimestre peut en fait être considéré comme une stagnation technique. Les mois de juillet et d'août montrent clairement que nous nous approchons de zéro", a-t-il déclaré lors du Forum économique oriental (EEF), qui se tient actuellement à Vladivostok. Selon Gref, l'abaissement du taux directeur par la Banque centrale de la Russie pourrait devenir un des facteurs clé pour "revitaliser l'économie".

« Selon nos estimations, utilisées en interne à la fin de l'année, le taux sera d'environ 14 % (actuellement, à 18 % - NDLR). Serait-ce suffisant pour que l'économie reprenne ? À notre avis, ce n'est pas suffisant, et compte tenu des niveaux d'inflation actuels, le taux auquel nous pouvons espérer une reprise économique est de 12 %, voire moins », s'est-il hasardé.

Le parton de la Sberbank espère que la Banque centrale de la Fédération de Russie ne permettra pas le début d'une "vraie" récession de l'économie du pays.

Le volume des prêts chute dans tous les segments du marché russe

Aleksandr Chokhine, le président de l'Union russe des industriels et entrepreneurs (RSPP), voit la réduction du taux directeur à 16 % comme vitalement nécessaire pour la reprise. Selon lui, "pour l'économie, 10-12% est un taux acceptable pour l'année prochaine, si ce n'est le taux optimal".

En juin dernier, le régulateur financier russe a annoncé que les pressions inflationnistes actuelles diminuaient plus rapidement que prévu et a réduit le taux directeur de 21 % à 20 %, puis à 18 % pour la première fois en trois ans.

Le ministre russe du Développement économique, Maxime Rechetnikov, a déclaré en marge du Forum économique oriental que "les conséquences du ralentissement de l'économie se révéleront dans les pertes accumulées par les entreprises, la période de retour à la phase d'investissement de la croissance se décalera".

Selon les experts, l'économie russe a dépassé son pic de surchauffe l'année dernière, avec une croissance réduite à 2 % cette année.

En 2025, les autorités russes consacrent déjà la moitié du budget de l'État à l'agression militaire en Ukraine. Dans le même temps, 62 % du budget militaire russe est classifié, selon Janis Kluge, chercheur à l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité. Depuis le début de l'invasion massive de l'Ukraine, les dépenses consacrées à l'armée et à la production d'armes en Russie ont triplé.

De nombreux observateurs notent que les performances de l'économie russe ont commencé à être affectées par les sanctions internationales et les attaques réussies de l'armée ukrainienne contre des raffineries de pétrole et d'autres installations militaires russes.

Plus tôt, la Banque de Russie a déclaré que "la baisse du prix du pétrole a été prise en compte par le ministère des Finances lors de la révision des prévisions au printemps et que le budget inclut désormais un prix prudent de 56 dollars le baril", et que l'économie russe "a utilisé presque toutes les capacités de production, la logistique et l'infrastructure disponibles et, surtout, presque toutes les ressources humaines" et "a besoin d'une pause et de nouvelles approches pour augmenter la productivité de la main-d'œuvre".

En 2025, le déficit budgétaire de la Russie atteindra 4,9 trillions de roubles (51 816 373 000 euros), un record.

Des sources au sein du gouvernement russe ont déclaré à Reuters que des augmentations d'impôts étaient inévitables : "Sinon, nous ne pourrons tout simplement pas joindre les deux bouts, même en réduisant les dépenses de défense. Les revenus du pétrole et du gaz sont en baisse et l'économie ne peut pas compenser entièrement cette baisse".

Selon les statistiques officielles, le montant de l'argent liquide en circulation en Russie a atteint en juillet un record historique de 16 000 milliards de roubles. Selon les observateurs, cela témoigne de la volonté des résidents russes de se préparer à d'éventuels problèmes en retirant les dépôts bancaires.